Nous sommes le 3 juillet 2006 et partout en ville, il y a un air de fête. Des ornements colorés sont installés sur les lampadaires du pont de la Traverse et du boulevard Saint-Joseph, des guirlandes sont suspendues tout le long de la rue Heriot et des mannequins géants invitent la population à son rendez-vous annuel : le Mondial des cultures. Le parc Woodyatt, site principal des festivités, se prépare à recevoir le monde pour sa 25e édition. Le Festival mondial de folklore de Drummondville, nom de l’événement jusqu’en 1998, naît d’une vision où danse, musique, chants, traditions culinaires, costumes et jeux sont à l’honneur. D’abord portée par l’ensemble folklorique Mackinaw, l’idée de cette fête populaire se concrétise en 1982 grâce à la collaboration du Carrefour socioculturel de Drummondville et du Conseil canadien des arts populaires. Dès la première édition du festival, l’événement est un succès avec la présence de 15 troupes internationales reconnues pour la qualité de leurs prestations et une météo plus que favorable. Même si chaque édition demeure unique en raison des troupes présentes, plusieurs incontournables émerveillent les festivaliers année après année. La Folkothèque tremble sous les pas de danseur, le Coin du p’tit monde s’éveille avec les rires d’enfants et...

  Dans une ère où les changements climatiques sont au cœur des enjeux à la fois environnementaux, sociaux, politiques et économiques, il est plus que jamais pertinent de se questionner quant à notre impact sur notre milieu de vie. Il est parfois difficile de saisir cet impact dans le moment présent. C’est pourquoi l’histoire nous permet de prendre du recul et d’observer les conséquences des choix que nous avons faits comme société. Le cas du saumon de la rivière Saint-François en est un bon exemple. Entre les années 1850-1880, la rivière Saint-François regorge de Salmo Salar, plus couramment appelé saumons de l’Atlantique. Il est même dès lors surnommé le Roi saumon. On ne saurait trop insister sur l’importance de ce poisson dans les premiers temps de la colonie. De par la pêche, il s’illustre non seulement comme le loisir sportif principal des colons, mais représente également un élément indispensable à leur subsistance. Bien que Drummondville ne soit pas un lieu propice au frayage du poisson, une fosse exceptionnelle se trouve devant les chutes Lord permettant au Salmo Salar de se rassembler et d’attendre une crue lui permettant de sauter les chutes. Il peut par la suite poursuivre sa route dans les...

 Au début de l’année 1916, la Ville de Drummondville reçoit un avis défavorable du Conseil d’hygiène de la province. L’eau de son aqueduc, pompée de la rivière Saint-François et ne bénéficiant d’aucun traitement, ne répond pas aux normes de qualité. La Saint-François commence déjà à se transformer en égout à ciel ouvert depuis que les villes riveraines ont commencé à bâtir des réseaux de canalisations qui recueillent les eaux usées et les jettent sans traitement à la rivière. Et c’est sans parler des pulperies qui y déversent leurs déchets.Pour rendre l’eau potable, le conseil de ville, dont fait partie l’avocat Napoléon Garceau, opte d’abord pour une usine de filtration puis se ravise et signe en mai 1917 un contrat de 70 000 $ avec la compagnie américaine Layne & Bowler pour un système d’approvisionnement par puits artésiens. L’entente prévoit que la firme devra construire une installation capable de fournir 500 000 gallons d’eau par jour avant la fin de l’année.En début d’année 1918, le volume d’eau fourni par les puits est inférieur au seuil prescrit dans le contrat. La Ville met en demeure Layne & Bowler de respecter le contrat sans succès. Très rapidement, les relations se détériorent et les parties ne...

 En 1874, le curé Majorique Marchand sollicite la présence de religieuses de la Présentation de Marie pour enseigner aux enfants des catholiques alors en minorité à Drummondville. Cinq sœurs sont à l’œuvre, dès 1875, dans un édifice construit à la hâte à proximité du presbytère Saint-Frédéric.La population étant sans cesse croissante et, par conséquent, la fréquentation scolaire, le couvent de la rue Brock s’avère trop petit pour loger tout son monde. Un nouveau bâtiment est érigé, en 1890, sur ce qui est aujourd’hui la rue Moisan. Le « grand couvent » impressionne par ses proportions et les nombreux rappels du style Second Empire, dont le toit mansardé percé de larges lucarnes, les corniches ouvragées, le clocheton bien aligné avec le porche d’entrée et les galeries latérales où il fait bon se délasser. La fréquentation scolaire étant toujours grandissante, on ajoute, dès 1915, une aile du côté ouest.Bon an mal an, le pensionnat accueille 65 pensionnaires, 100 quart-pensionnaires (externes du privé) et autant d’externes du public. Le programme d’enseignement est calqué sur les règlements du comité catholique du Conseil de l’instruction publique de la province de Québec. Les parents des quart-pensionnaires déboursent, sur une base mensuelle, 2,50 $ pour les frais de scolarité et...

 Né le 17 mars 1880 à Drummondville, Walter-Alexandre Moisan est le fils du marchand John Moisan, originaire de Saint-Grégoire-d’Iberville et d’Elizabeth Watkins, de Saint-Germain-de-Grantham. Promis à un brillant avenir, le jeune Moisan complète son cours d’études classiques au Séminaire de Nicolet, avant de s’intéresser à la philosophie au Collège Saint-Dunstan, situé sur l’Île-du-Prince-Édouard. Il entame ensuite des études en droit à l’Université Laval de Montréal, devenant notaire à la fin de son cursus, en juillet 1904. Au mois de septembre de la même année, il débute sa carrière dans sa ville natale où il ouvre son cabinet. Deux ans plus tard, il épouse Béatrice Raîche, fille du notaire Joseph Raîche, de Roxton Falls, avec qui il aura cinq enfants.Engagé dans sa communauté, Moisan agit à titre de secrétaire-trésorier de la Ville de Drummondville dès le 11 mars 1905, puis troc la trésorerie pour le greffe de la municipalité en 1914. Fort impliqué dans l’appareillage municipal, Moisan est le candidat tout désigné pour remplacer Napoléon Garceau lorsque celui-ci quitte la mairie au début de l’année 1924. Moisan est alors élu par acclamation et profite dès lors d’une ville en plein développement. L’administration Moisan poursuit sur la lancée et multiplie les bons coups...

  L’histoire de Jacques Laferté et Mabel Perreault prend ses origines bien avant leur union le 13 février 1954. Grâce à d’imposantes recherches débutées en 2018, leur fille, Nathalie, a pu remonter les traces de leurs ancêtres jusqu’au XVIIe siècle, époque où la Nouvelle-France n’en était qu’à ses débuts. De fil en aiguille, les trajectoires de leurs prédécesseurs se réunissent, au début du XXe siècle, à Drummondville, qui deviendra le décor de la vie de Jacques et Mabel. Née le 5 décembre 1929 à Waltham au Massachusetts, Mabel emménage à Drummondville, avec sa famille, en 1932, où Jacques voit le jour le 21 octobre 1931. Jacques et Mabel profitent d’un Drummondville effervescent pour vivre leurs premières expériences. Habitant sur la 6e avenue du quartier Saint-Jean-Baptiste avec sa famille, Mabel est embauchée par la Drummondville Cotton après avoir étudié au Collège Ellis et intègre, après quelque temps, l’équipe de la paie. C’est d’ailleurs lors d’une journée ensoleillée de l’été 1950 où elle se rend à pied à son travail qu’un jeune homme, Jacques Laferté, la remarque et l’invite à sortir. Issu d’une famille d’entrepreneurs, propriétaire du commerce de bois J.-A. Laferté, Jacques grandit sur la rue Bérard, près de l’Hôpital Michaud, avant d’étudier,...

  PREMIÈRE GUERRE MONDIALE. En mars 1918, le gouvernement russe bolchévique signe un traité de paix avec le Reich allemand et retire ses troupes du front de l’Est. L’Allemagne concentre dès lors son armée sur le front de l’Ouest et tente de vaincre la France et l’Angleterre. En réponse, les Alliés, dont le Canada, déploient une force armée internationale en Russie avec l’objectif de rétablir le front de l’Est contre l’Allemagne. Ainsi, le 12 août 1918, la levée du Corps expéditionnaire canadien en Sibérie (CEC Sibérie) est autorisée et le recrutement débute aussitôt dans les provinces. Au total, le contingent compte un effectif de 4210 soldats, ingénieurs, cuisiniers, médecins et infirmières. De ce nombre, 1653 sont des conscrits, enrôlés de force. Onil Boisvert est l’un de ceux-là. Son histoire est fascinante. Originaire de la municipalité rurale de L’Avenir, comté de Drummond, Onil Boisvert naît le 9 juillet 1896. Fils cadet du cultivateur Amable Boisvert et de dame Olympe Demanche, il grandit dans la campagne l’aveniroise entouré de ses six frères et sœurs. Les sources documentaires n’offrent aucune autre information sur la vie d’Onil avant la guerre, sinon que la famille Boisvert habite toujours L’Avenir au recensement de 1911. La Première Guerre mondiale éclate en...

  Le nom Woodyatt rappelle la mémoire de James Blain Woodyatt, né en 1886 à Brantford en Ontario. Diplômé en génie électrique et à peine âgé de 30 ans, celui-ci est nommé directeur général et membre du Conseil d’administration de la Southern Canada Power (SCP), propriétaire du complexe hydroélectrique de la ville, pour qui il travaille depuis 1913. Parallèlement à ses efforts de mise en valeur de la centrale Hemming, Woodyatt envisage de transformer en un parc public une partie du vaste terrain détenu par la compagnie. D’abord envisagé sur les berges de la rivière Saint-François entre le pont Curé-Marchand et la rue des Forges, la compagnie d’électricité opte finalement pour l’aménagement des berges entre ce même pont et la rue Saint-Georges. Après quelques travaux, dont l’enfouissement des déchets s’entassant depuis des décennies au bas du Manoir Drummond, le parc est ouvert au public en 1930, lequel le désigne dès lors sous le nom de « Parc Woodyatt ». La SCP favorise alors l’installation d’équipements sportifs tels que deux courts de tennis et un jeu de croquet qui viennent s’ajouter à la patinoire « en bas de chez Schaefer » en place depuis 1925, et ce afin d’offrir des activités récréatives aux cadres des industries...