Take me out to the ball game

Lorsqu’il est question de baseball à Drummondville, l’équipe des Cubs de 1949 nous vient rapidement à l’esprit. Menée par les Sal Maglie, Vic Power et le drummondvillois Fred Bourbeau, les Cubs couronnent une saison remplie de succès et remportent le championnat de la Ligue Provincial en neuf parties face aux Black Sox de Farnham. Disputant à l’époque leurs parties sur le terrain de l’ancienne piste de course (actuellement occupé par le Centrexpo Cogeco), l’équipe inaugure son nouveau domicile sur le terrain du Centre civique le 15 juillet 1950.

C’est devant une foule en liesse de plus de 4000 spectateurs que la première balle est lancée par le maire Antoine Biron. L’équipe locale célèbre d’ailleurs ce moment avec une victoire décisive de 5-0 face aux Pirates de Farnham. Les Cubs poursuivront leurs activités dans la Ligue Provinciale jusqu’en 1952, laissant place par la suite à une succession d’équipes œuvrant dans les différentes ligues québécoises qui fouleront le terrain municipal. On peut penser aux équipes des Athlétiques, des Royaux et du Royal de Drummondville.

C’est suite à un référendum populaire que la ville se prononce en faveur de la construction d’un nouveau stade de baseball sur le terrain du Centre civique. Le projet, évalué à 60 000$, compte 3000 places assises et est complété en seulement 26 jours par l’entrepreneur général Benjamin Robidas. De plus, on y déménage le système d’éclairage de l’ancien terrain de la piste de course pour diminuer les coûts de construction. Connu par la suite sous l’appellation du Stade de la rue Cockburn, le terrain des amateurs de baseball connaitra rapidement de sérieuses difficultés.

«Danger public», «pâturage» et «dépotoir municipal» seront des qualificatifs utilisés pour décrire le stade de baseball dans les années 1960-1970. Malgré les nombreux investissements visant à revitaliser le terrain, les problèmes de drainage, la distance des clôtures et la piètre qualité des aménagements sanitaires sont des problèmes récurrents. C’est cependant en avril 1975 que le stade encaisse sa troisième et dernière prise. Le vent vient à bout de la toiture, de trois poteaux électriques en plus d’emporter plusieurs sections de la clôture du champ extérieur et le tableau indicateur. Le stade ne se remettra jamais de cette lente agonie et, après 28 ans d’existence, les lumières qui l’éclairaient jadis s’éteignent pour de bon en mars 1979.

Dès lors, la mythique chanson Take me out to the ball game de la septième manche et les lumières du vendredi soir ne sont désormais plus que murmures et souvenirs au coin de Cockburn/St-Joseph. Depuis, le terrain a fait place à des logements pour personnes âgées.