Napoléon Garceau, un deuxième mandat mouvementé (1909-1912)

Réélu au poste de maire le 6 février 1909, Napoléon Garceau entame un deuxième mandat comme premier magistrat de la ville de Drummondville. Pour l’administration Garceau, l’année 1909 sera marquée par de nombreux débats entourant les réparations à effectuer au barrage, aux pompes et au système de canalisation des égouts, l’octroi des fonds pour améliorer la route entre Drummondville et St-Cyrille et la location du terrain de la Fabrique pour l’aménagement d’un parc public (l’actuel parc St-Frédéric).

Le retour de Garceau au poste de maire coïncide avec le début d’un procès visant à faire invalider l’élection de Joseph Laferté du 8 juin 1908. Le demandeur est Joseph Couture, mécanicien, et l’avocat de la poursuite est Garceau lui-même. La principale récrimination invoquée est que certains comités libéraux auraient distribué des boissons alcoolisées durant la campagne électorale. La cause sera finalement portée devant la Cour de Révision du Québec qui confirmera, en janvier 1910, l’annulation de l’élection. De nouvelles élections partielles sont donc fixées au 5 mars de la même année et Garceau s’empresse de déposer sa candidature pour le parti nationaliste. Après une campagne mouvementée et des assemblées aux quatre coins du comté, son adversaire, le ministre provincial Jules Allard remporte la victoire. Malgré la défaite, Garceau se démarque à Drummondville, où il remporte une majorité de 76 voix. Il supportera par la suite, en 1910, la campagne d’Arthur Gilbert à l’élection partielle fédérale dans Drummond-Arthabaska, et deviendra, l’espace d’un peu moins de quatre mois, commissaire-enquêteur pour le nouveau gouvernement canadien de Robert Borden, alors en croisade contre les fonctionnaires coupables d’avoir travaillé pour les libéraux.

C’est en compagnie des conseillers Alexandre Mercure et Léopold Poirier que Garceau remet, pour une deuxième fois, sa démission du poste de maire et de conseiller le 8 juillet 1912. Il semble que Garceau voulait légitimer sa position et faisait face à l’opposition de plusieurs conseillers fidèles au curé Tétreau. Une bataille judiciaire entre Garceau et la ville s’en suit, et ce dernier reprend finalement son poste en septembre, suite à un jugement de l’honorable juge Pelletier, de Québec. Ce n’est cependant que de courte durée, car la nouvelle charte de la ville, octroyée le 16 octobre 1912, rend caduque les fonctions précédentes de maire et de conseillers, déclenchant ainsi de nouvelles élections. Elles sont fixées au 4 novembre suivant et Garceau doit s’avouer vaincu, par 41 voix, devant Ovide Brouillard.

Garceau poursuivra son combat politique et idéologique via la publication de son nouveau journal Le Présent, entre 1912 et 1914, avant de faire un dernier retour comme premier magistrat de la ville, au début des années 1920.