Lionel Giroux, meubles et appareils électriques

Vous souvenez-vous de Lionel Giroux et de son commerce d’appareils électroménagers du 252, rue Saint-Jean ? Lionel Giroux est né en 1914 dans une famille d’agriculteurs de Saint-Elzéar de Beauce. À la mort de son père, Lionel se retrouve – à l’âge de 14 ans – en charge de la terre familiale. Pendant près d’un an, il fait de son mieux pour s’occuper de la ferme, mais il se rend compte qu’il n’est pas fait pour l’agriculture. Avec sa famille, il déménage alors à Sainte-Marie de Beauce, où il travaille trois ans comme ouvrier. Après avoir suivi une formation en mécanique automobile à Québec, Lionel s’installe à Drummondville en 1932. Il est embauché à la Celanese en tant que mécanicien, poste qu’il occupera pendant exactement 20 ans. Bien qu’il soit doué pour la réparation des machines, Lionel n’aime pas vraiment le caractère routinier des tâches qu’il doit accomplir. En fait, il se verrait plutôt travailler avec le public. En autodidacte, Lionel parcourt dans ses temps libres des ouvrages de psychologie ou de vente au détail. De plus en plus, il songe à se lancer dans le commerce.

En 1952, Lionel saisit l’occasion qui se présente à lui lorsque le fabriquant de réfrigérateurs Racine lui propose un poste à temps partiel comme vendeur itinérant. Pendant quelque temps, il cumule deux emplois. Toutefois, il abandonne bientôt son poste à la Celanese pour se consacrer entièrement au commerce. Avec femme et enfants, il déménage alors dans une maison de la rue Saint-Jean, dont il transforme le salon en salle de vente pour ses meubles et appareils électroménagers. Les affaires débutent modestement ; Lionel doit parcourir les municipalités environnantes pour offrir ses réfrigérateurs et ses cuisinières aux gens de la campagne. Si ces derniers n’ont pas beaucoup d’argent, il n’est pas rare que Lionel troque l’un de ses appareils contre du bois ou des animaux, qu’il revend ensuite dans son magasin. Après une dizaine d’années, les affaires vont mieux, et le porte-à-porte devient superflu. Le magasin de Lionel compte alors plusieurs employés, dont quatre de ses enfants. Bien qu’il n’ait qu’une 3e année, Lionel adore s’instruire ; pour perfectionner ses connaissances dans la vente, il s’inscrit donc à de nombreux cours d’administration, de psychologie et de sociologie. Ces connaissances nouvelles l’amènent à utiliser des techniques de vente novatrices ; par exemple, quand les téléviseurs font leur apparition sur le marché, Lionel invite des personnes qu’il a sélectionnées au hasard dans l’annuaire téléphonique à venir regarder un téléroman comme La Famille Plouffe avec lui dans son magasin.

Le 4 avril 1979, la Chambre de Commerce du Comté de Drummond organise un souper en l’honneur de Lionel Giroux, l’homme d’affaires du mois. Ce dernier s’éteint en avril 1988, environ un an et demi après la fermeture du commerce qu’il avait bâti de toutes pièces 33 ans auparavant.

Martin Gagné

 

VISUELS : M. Lionel Giroux, photographié dans le journal La Parole le 20 septembre 1978.