Le Manège militaire de Drummondville

En 1938, devant l’imminence d’une nouvelle guerre, le Ministère de la Défense nationale se tourne vers Drummondville pour y fonder une unité de l’armée de réserve. La tâche d’organiser et de former la 19e Compagnie de génie (de la Royale Canadian Engenieers) est alors confiée à M. Dominique Courchesne, un citoyen bien en vue, à qui l’on attribue le grade de major.

Les premiers pas cadencés

Un premier manège militaire temporaire est alors érigé sur la rue Brock, à Drummondville. M. Courchesne, le fondateur, en prend possession au début du mois de janvier 1939. Dès l’ouverture, une quarantaine de jeunes hommes s’inscrivent à cette nouvelle école de génie. Les cours s’y donnent à raison de deux fois par semaine. Outre la discipline et la rigueur, on y apprend notamment à lire les cartes et plans. Au printemps, les membres de la 19e compagnie ont l’occasion de mettre en pratique les leçons théoriques apprises durant l’hiver. En mai, ils se rendent même à Sherbrooke afin d’accompagner la Garde d’honneur à l’occasion de la visite de Sa Majesté le roi Georges VI et de la reine Elisabeth. Puis, durant l’été, ils participent pour une première fois à l’entraînement militaire annuel du camp de Petawawa. Peu après, l’unité se voit désigner un nouveau vocable : le 19e Escadron. Lorsque le Canada déclare officiellement la guerre à l’Allemagne, en septembre 1939, plusieurs membres de ce groupe joignent les rangs de l’armée active et prennent part à la Deuxième Guerre mondiale.

Des quartiers généraux plus adéquats

Le 5 mai 1943, le major J.-Eugène Vessot est transféré du régiment de Joliette à Drummondville pour assumer le commandement du 19e Escadron en remplacement du major Dominique Courchesne. En avril 1951, les quartiers généraux du 46e Régiment anti-char de Sorel sont transférés à Drummondville. C’est à ce moment que le Ministère de la Défense nationale juge nécessaire de doter notre ville de quartiers généraux plus adéquats. Un terrain est donc acquis à cette fin de la Canadian Celanese Limited et la construction de l’édifice se met en branle. Le nouveau Manège militaire de Drummondville est alors érigé à l’extrémité de la rue St-Louis. L’inauguration officielle a lieu le 7 mars 1953 sous la présidence d’honneur de M. Alcide Côté, fier représentant du gouvernement fédéral. Au nombre des invités, nous retrouvions plusieurs délégués de l’Armée canadienne et de la ville de Drummondville, dont le maire Antoine Biron. M. Côté passa en revue le régiment, puis prononça une allocution. Après une visite des lieux, les invités eurent finalement droit à une démonstration de manœuvres d’entraînement des hommes du 46e.

Martin Bergevin

 

Source : La Parole, 1938 à 1953.

VISUEL: Un groupe de soldats en formation au Manège militaire de Drummondville, vers 1960. Les documents de ce fonds, dont plusieurs autres clichés du même genre, ont été légués à la SHD par le Musée Populaire de la Photographie dans le cadre de notre campagne de dons d’archives (SHD, Fonds Manège militaire de Drummondville; P202).