Le magasin Dion & Fils

En octobre 1931, voyant la prospérité évidente de Drummondville, Madame Noël Dion choisit de déménager son commerce, qu’elle avait démarré à Granby en juin 1930.  Elle l’installe d’abord à l’angle des rues St-Jean et St-Marcel où se trouve aujourd’hui la Caisse Populaire. Le commerce porte alors le nom de magasin « Mme N. Dion ». Moins de deux ans après son ouverture, le fils de madame Dion, Gérard Dion, doit prendre la relève lorsque la santé de sa mère se détériore. La même année, en 1933, on construit un nouveau magasin, Mme N. Dion & Fils, sur le coin opposé de l’intersection du quartier Saint-Joseph.

Si, à ses débuts, on y retrouve seulement du tissu vendu à la verge (au mètre) et très peu de vêtements pré-confectionnés, d’autres marchandises vont rapidement s’ajouter : draperies, lingerie de maison, patrons, vêtements pour hommes, femmes et enfants, lingerie et accessoires, cadeaux de bébé. On le décrit d’ailleurs comme le plus grand magasin de « marchandises sèches » de la ville!

Le magasin du quartier St-Joseph connaît un si grand succès qu’on doit agrandir à trois reprises : en 1935, 1940 et 1946. Le 24 mai 1951, un terrible incendie ravage le commerce et cause plus de 125 000$ de perte. Sans attendre, on le reconstruit et il devient « Dion et Fils Ltée » par une charte d’incorporation en 1952. De 1935 à 1952, M. Dion mène le commerce en compagnie de sa sœur Rolande Claveau, précieuse collaboratrice. Elle décède en 1952 et  Gérard Dion doit poursuivre la gestion seul, jusqu’en 1957, date où son épouse, Mme Yvette Marcil Dion devient gérante du département pour dames.

En 1965, Dion & Fils possède une superficie de plancher de 14250 pi2 et emploie une vingtaine de personnes pour répondre aux besoins de la clientèle. On y retrouve d’ailleurs en exclusivité à Drummondville un salon de la mariée qui propose tout ce dont rêvent les futurs mariés et leur cortège.

Après 48 ans en affaires à Drummondville, le magasin situé au 555 rue St-Jean ferme ses portes. La belle histoire du magasin Dion et fils se termine sur une note heureuse lors de sa grande liquidation bien couverte par les médias régionaux en 1978.

Élaine Bérubé

 

Photos : Sur ce cliché pris le 6 janvier 1958, on constate la popularité de l’endroit. Y sont rassemblés de nombreuses personnalités autour de M. Dion lors d’un tirage organisé par le club Richelieu : le député Robert Bernard, l’échevin Philippe Bernier, le directeur de la Southern Canada Power M. Jules P. Marceau, Mgr Demers, Messieurs Bourbeau, Perron, Perreault et Haggerty. (SHD, Fonds La Parole; P89-790221-08)