Le génie de campagne : 19th Field Co. Royal Canadian Engineers

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler accède à la chancellerie de l’Allemagne. Son arrivée au pouvoir marque le début d’une période de crises en Europe, si bien qu’à la fin des années 1930 un deuxième conflit mondial semble inévitable. Le Premier ministre du Canada, Mackenzie King, d’abord opposé à toute participation canadienne au conflit européen, entreprend néanmoins d’accroître ses effectifs et mobilise ses troupes partout au pays.

Une école de génie

À Drummondville, il n’a plus été question de milice depuis 1918. Après la Première Guerre mondiale, la ville s’est plutôt attardée à son industrialisation et à la modernisation de ses services publics. Puis, en 1938, devant l’imminence d’une nouvelle guerre, le Ministère de la Défense nationale se tourne vers Drummondville pour y fonder une unité de l’armée de réserve. En juin, dans les pages du journal La Parole, on annonce la construction prochaine d’une école de génie militaire sur la rue Brock.

En formation

En janvier 1939, le bâtiment est terminé et la formation des troupes débute aussitôt. La tâche d’organiser l’unité, appelée la 19th Field Co. Royal Canadian Engineers, est alors confiée au major Dominique Courchesne. Au départ, une quarantaine d’élèves forment les rangs. Les cours se donnent à raison de deux soirs par semaine, le lundi et le jeudi, et se terminent au milieu du mois de mars par une série d’examens théoriques et pratiques. Outre la discipline et la rigueur,  on y étudie l’installation de la téléphonie, télégraphie, radio, la lecture de cartes et plans, la construction de ponts, routes, chemins de fer et baraquements. Au printemps, les membres de la 19th Field Co. ont l’occasion de mettre en pratique les leçons apprises durant l’hiver. Puis, durant l’été, les jeunes hommes se rendent au camp d’entraînement annuel de Petawawa, en Ontario, afin de se qualifier davantage. Durant les années qui suivent, l’expérience se répète et les effectifs de la 19th s’accroissent.

L’unité durant la Deuxième Guerre mondiale

Lorsque le Canada déclare la guerre à l’Allemagne, en septembre 1939, plusieurs membres de la 19th joignent les rangs de l’armée active et se mettent en évidence sur les champs de bataille européens. D’autres demeurent à Drummondville pour assurer une permanence au Manège militaire et contribuer à l’effort de guerre général. Ils participent notamment à la surveillance des ponts, des barrages et des lignes de transmission, de même qu’aux installations de la Canadian Marconi. En 1943, le major Courchesne quitte ses fonctions et le commandement de la Compagnie passe aux mains du major J.-Eugène Vessot, un ancien du Régiment de Joliette.

Après la Deuxième Guerre mondiale, une page importante de l’histoire militaire de Drummondville s’écrit alors qu’en avril 1948, l’unité locale de génie devient la 140e Batterie du 46e Régiment Anti-char de Sorel. La suite, dans un prochain article.