Le 46e Régiment d’Artillerie de Campagne

L’histoire de la milice à Drummondville prit véritablement racine à la fin des années 1930, lorsque le Ministère de la Défense nationale décida de doter la ville d’une école de génie militaire. Le bâtiment, aussi appelé manège militaire, fut construit sur la rue Brock à la fin de l’année 1938 et c’est la 19th Field Company qui s’y installa en premier, au début du mois de janvier 1939. Après la Deuxième Guerre mondiale, en 1948, l’unité de génie fut attachée au 46e Régiment Anti-chars de Sorel et prit le nom de 140e Batterie. En avril 1951, le quartier général du 46e Régiment fut transféré de Sorel à Drummondville et deux ans plus tard, un deuxième manège militaire fut construit sur la rue Saint-Louis.

Les travaux de construction débutèrent au courant de l’année 1952. En décembre de la même année, les troupes du 46e Régiment Anti-chars découvrirent leurs nouveaux locaux. Le corps principal de l’édifice, bâti sur deux étages, formait la salle d’exercice de la milice. Au sous-sol, on avait aménagé un entrepôt, des casiers, un atelier pour l’armurier et une vaste salle de tir; au rez-de-chaussée, un garage pour les véhicules, une salle de conférences, des bureaux, la cantine et le magasin du quartier général; et à l’étage supérieur, une bibliothèque et une salle de lecture, ainsi que le mess des officiers et des sergents. Le 7 mars 1953, le bâtiment fut inauguré officiellement.

Au cours des fins de semaine qui suivirent, les troupes continuèrent leur instruction : cours de mécanique et de radio, simulations, exercices de tir, démonstrations en plein air et autres manœuvres militaires sur le terrain de golf de la ville et devant l’ancienne école de génie. La saison régulière d’entraînement prit fin le 21 mai. Pour l’occasion, une parade fut présentée par le lieutenant-colonel Vessot et ses hommes. Durant l’été, plusieurs réservistes se rendirent au camp annuel de Petawawa afin de se qualifier davantage.

En 1954, l’unité prit le nom de 46e Régiment de Campagne. Cependant, sa vocation demeura la même, c’est-à-dire former des artilleurs spécialisés dans le maniement des canons, mortiers, obusiers et autres pièces d’artillerie légère. En 1956, le major Georges C. Harvey succéda au lieutenant-colonel Vessot et peu après, vers 1960, l’unité fut renommée 46e Régiment d’Artillerie de Campagne, son dernier vocable officiel.

L’histoire du 46e Régiment se termina le 1er avril 1968, lorsqu’il se vit fusionner au 6e Bataillon. Au moment de sa fusion, la milice de Drummondville prit le nom de Compagnie B du 6e Bataillon Royal 22e Régiment. Dès lors, les hommes de la B portèrent le castor et entreprirent de se qualifier comme fantassin. Ce changement de métier mena toutefois certains artilleurs, plus âgés, à prendre leur retraite. Aujourd’hui, l’on conserve encore au Manège de la rue Saint-Louis les insignes du 46e Régiment d’Artillerie de Campagne en souvenir de la présence militaire de l’artillerie à Drummondville.