Le 209, rue Brock à l’époque des Montplaisir

Les Montplaisir ont habité le 209, rue Brock plus de 50 ans! C’est le couple formé d’Alice Montplaisir et de Charles Birtz qui l’achète d’Ovide Brouillard en 1916. Charles tient hôtel sur la rue Heriot, à l’angle de la rue Cockburn. L’établissement sera identifié plus tard sous le nom de « Hôtel Grand Central ». En 1922, Alice se marie en secondes noces avec le Dr Lucien Hélie. Elle vend la maison et ses dépendances à son frère, Joseph-Ovila Montplaisir, en 1938.

Joseph-Ovila Montplaisir

Originaire de Saint-Grégoire de Nicolet, Joseph-Ovila arrive à Drummondville à l’âge de 19 ans. Il s’intéresse d’abord à la restauration et à l’alimentation. En 1901, il crée une révolution en vendant des bonbons à d’autres périodes que le temps de fêtes et en introduisant le commerce des bananes et de la crème glacée. Délaissant l’alimentation, il s’investit dans la construction sous la raison sociale Montplaisir et Archambault, puis dans la vente d’automobiles GM où il se crée une place enviable à l’échelle provinciale.

Joseph-Ovila imprime littéralement son énergie à sa ville d’adoption. Il est, en effet, à la tête de plusieurs sociétés, dont la fonderie J.-A. Gosselin, la Corona Velvet et la Macdonald Wire Goods. À compter de 1937, il siège au conseil d’administration de Southern Canada Power. Malgré ses succès financiers, ses contemporains le disent sans affectation et gentilhomme dans toute l’acception du mot.

Un havre de paix

En 1903, Joseph-Ovila épouse Amanda Milot de Sainte-Monique. Lorsqu’ils achètent le 209, rue Brock, en 1938, les Montplaisir sont séduits par le style romantique et le confort de la maison, laquelle domine un vaste jardin se déployant jusqu’à la rue Lindsay.

Plusieurs Drummondvillois se souviennent encore aujourd’hui du jardin Montplaisir qui traduisait le goût profond de son propriétaire pour les parterres ordonnés, traversés par des allées sinueuses soigneusement découpées dans le gazon et garnis de massifs floraux. En son centre s’élevait une fontaine représentant deux enfants s’abritant sous un même parapluie, alors qu’à faible distance de la maison, un kiosque de forme octogonale en bois ouvragé protégeait les flâneurs du soleil. Un véritable havre de paix au cœur du quartier des affaires de l’époque!

Yolande Allard

 

VISUELS : Vers 1900. Stanislas Montplaisir, son épouse Sara et leurs enfants Annette, J.-Ovila, Antonio (dit Pit) et Alice (assise). (Collection Stanislas Montplaisir)