Le 209, rue Brock à l’époque des Caya

C’est en 1880 que Joseph-Trefflé Caya se fait construire, tout en haut de la côte de la rue Brock, une résidence sortant de l’ordinaire par son gabarit, son style et ses matériaux. Il ne lésine pas sur les ornements qui qualifient le style victorien populaire à la fin du XIXe siècle, tels la balustrade en bois ouvragé de la galerie, l’oriel fermant la grande lucarne, les fenêtres en forme d’arc surbaissé, les dentelles de bois aux rives de toit et les épis de faitage. Il s’assure que la lucarne principale déborde largement du corps de la maison pour couvrir entièrement la porte centrale et parer, ainsi, aux rigueurs de l’hiver. Enfin, les murs sont construits en brique et le toit est recouvert d’ardoise.

Originaire de Baie-du-Febvre, Joseph-Trefflé Caya est arrivé à Drummondville avec ses parents en 1843. Son père, Antoine, pratiquait le métier de boulanger. Quant à sa mère, née Esther Richer Laflèche, elle est décédée peu après avoir donné naissance à son sixième enfant. Une sœur cadette de Joseph-Trefflé, Élisa, épousera Henry Trent, gentilhomme d’origine anglaise qui a émigré au Canada en 1836.

Joseph-Trefflé, le scribe

À n’en pas douter, Joseph-Trefflé poursuit des études supérieures, puisqu’en 1859, il est nommé greffier de la Cour de circuit, un tribunal de droit civil connu aujourd’hui sous le nom de Cour du Québec. Joseph-Trefflé est alors âgé de 23 ans. Jusqu’à son décès, Joseph-Trefflé est désigné greffier de la Cour dans tous les documents officiels, bien qu’il soit également secrétaire du Conseil de comté de Drummond, secrétaire-trésorier de la corporation municipale du township de Grantham et secrétaire-trésorier du conseil du village de Drummondville.

En l’église Saint-Roch de Québec, Joseph-Trefflé a épousé, en 1861, Euphémie Thivierge. En 1894, il se marie en secondes noces avec Antoinette Leprohon, fille de Charles Bernard Henri Leprohon, juge de paix et seigneur du fief de Lavaltrie. Joseph-Trefflé est alors âgé de 58 ans et sa nouvelle épouse, de 28 ans. Sept enfants, dont quatre décédés en bas âge, naissent de leur union. Les enfants survivants sont accueillis par leurs grands-parents maternels à la suite du décès prématuré de leur mère, en décembre 1915, suivi à peine quinze mois plus tard de celui de leur père.

En 1907, Joseph-Trefflé avait vendu le 209, rue Brock et ses dépendances à Ovide Brouillard, un riche commerçant de bois de Carmel.

Yolande Allard

 

VISUELS: Joseph-Trefflé Caya et sa seconde épouse, Antoinette Leprohon, vers 1895. (Musée McCord; MP-1974.133.75)