La Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec

C’est sous la thématique «s’unir et tenir» que la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) du diocèse de Nicolet se constituait en fédération lors d’un Congrès tenu à l’école Saint-Frédéric de Drummondville, les 26, 27 et 28 mai 1944. À cette occasion, huit sections paroissiales déjà existantes ont décidé de réunir leurs effectifs en un front commun pour la défense des intérêts des Canadiens français.

     La SSJB de Nicolet se définit alors comme un organisme sans but lucratif qui distribue ses bénéfices à la collectivité par l’entremise de divers projets relatifs à la promotion de la langue française, l’histoire du Québec, la pratique des arts et la sauvegarde du patrimoine centriquois. Le rôle des sections paroissiales est de prolonger l’action de la Centrale dans tous les milieux du diocèse et de promouvoir l’éducation nationale et patriotique à l’occasion de divers événements, tels que des concours de français, d’affiches commerciales et des parades.

     En 1954, dans l’optique de réaliser ses objectifs, la SSJB de Nicolet lance L’Écho, un bulletin périodique d’information sur l’actualité politique et les débats relatifs à l’usage de la langue française. En 1958, elle fait construire, à Drummondville, un immeuble de deux étages à l’angle des rues Saint-Damase et Notre-Dame afin d’y loger son bureau régional. L’Écho et le nouvel édifice, véritables symboles de l’enracinement de la SSJB dans la communauté, font la fierté de ses membres et permettent à l’organisme une plus grande expansion de ses activités.

     Au cours des années 1960 et 1970, la SSJB de Nicolet, comme plusieurs autres organismes, accorde ses orientations aux urgences nationales de l’heure. C’est ainsi qu’en 1969, elle adopte comme principal objectif la réalisation de la souveraineté du Québec et choisit de s’appeler La Société nationale des Québécois (SNQ). Dès lors, la SNQ prend part à tous les débats dédiés à l’usage de la langue française et à l’avenir constitutionnel du Québec. Elle participe notamment, en 1974, à la Commission parlementaire sur le projet de loi 22, qui proclame le français langue officielle du Québec, et exprime publiquement, en 1982, son opposition au rapatriement de la Constitution canadienne.

     En 1984, la Société fête son 40e anniversaire de fondation et reprend son appellation d’origine. Deux ans plus tard, elle se redéfinit finalement sous le vocable Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec (SSJBCDQ). Depuis, la SSJBCQ poursuit sa mission de faire la promotion de la culture québécoise et l’édifice, construit en 1958 afin d’accueillir son bureau régional, abrite toujours ses locaux, rue Notre-Dame à Drummondville. La SSJBCDQ a maintenant pignon sur la rue Saint-Marcel, dans le bâtiment de la Caisse Saint-Jean-Baptiste.

Martin Bergevin

VISUEL: Édifice de la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec, rue Notre-Dame à Drummondville, en mai 1958 (SHD, Fonds Pierre Dozois; P184).