La maison Boulay du Carré Celanese

Un élément important du patrimoine bâti de Drummondville

Au début du 20e siècle, plusieurs industries, favorisées par l’établissement d’un barrage hydroélectrique de la Southern Canada Power Co, s’installent à Drummondville, dont la Canadian Celanese, en 1926. Dès son arrivée, la compagnie fait construire une douzaine de maisons destinées à loger ses dirigeants. Ces maisons bourgeoises sont implantées sur des terrains boisés autour d’un square, le Carré Celanese. La valeur patrimoniale de cet ensemble résidentiel, situé à proximité de la rivière Saint-François, repose sur son intérêt historique, puisqu’il rappelle le développement économique de Drummondville au cours des années 1920. Le Carré Celanese a été constitué site patrimonial en 2005 et inscrit au répertoire canadien en 2009. La protection s’applique aux terrains, ainsi qu’à l’enveloppe extérieure des 12 bâtiments, dont la maison Boulay, située au 5, rue Carré Celanese.

Legs et nouvelle vocation

En 1977, la Celanese cède un terrain de 122 000 pieds carrés, de même que l’immeuble de trois étages qui s’y trouve, à la Cité de Drummondville. La nouvelle paraît dans le journal La Parole du mercredi 7 septembre et plusieurs organismes à caractère culturel, dont la Corporation du Carrefour Socio-culturel Drummond Inc., l’Association des Artistes et Artisans de chez nous Inc. et le Club d’Âge d’Or St-Frédéric de Drummondville Inc., s’empressent d’offrir leurs services à la Ville et s’affairent à proposer de nouvelles vocations pour la maison Boulay. Parmi les propositions, le Conseil Municipal prend note de la possibilité de faire de la maison un centre d’expositions, une librairie, une galerie d’art, une bibliothèque, un lieu de rencontre pour les personnes du troisième âge et même un service d’archives! En décembre de la même année, les membres du Conseil forment un comité mandaté de rencontrer ces associations et de rédiger un rapport sur la question. Toujours inoccupée en 1979, la maison est finalement achetée par un particulier.

Aujourd’hui, l’ancienne maison de Georges Boulay existe toujours et poursuit sa vocation d’origine. Elle est habitée par M. Laurent Joyal, un architecte de la région, responsable de la restauration des statues de l’église Saint-Frédéric de Drummondville, entre 1992 et 1993. (Voir fonds Statues Louis Jobin, SHD; P68)

Martin Bergevin

VISUEL  : Construite par l’architecte Ross MacDonald à l’intention du gérant de la compagnie Canadian Celanese, M. R. H. Sperling (1926-1948), la vocation originale de cette maison est purement résidentielle. Appartenant au style Arts et Métiers, elle est revêtue de briques rouges et propose une toiture pentue à pignons ornée de deux lucarnes recouvertes de déclin de vinyle. Une large cheminée en saillie du mur extérieur gauche complète le tableau. Elle a abrité, au fil des ans, plusieurs autres gérants, dont M. Georges Boulay de 1970 à 1977. (SHD, Fonds Carrefour Socio-culturel Drummond inc.; P96, S5, SS3, D1, P1)