Du reboisement extensif à la Forêt Drummond

En 1930, la Southern Canada Power (SCP) abandonne le projet de construction d’une centrale hydro-électrique aux rapides Spicer de Saint-Joachim-de-Courval en raison de l’irrégularité du débit de la rivière Saint-François. Quelques années auparavant, elle avait fait l’acquisition de plusieurs fermes situées en amont et en aval de la centrale projetée. Afin d’éviter que ces terres ne deviennent des « terres en branches », la SCP se lance dans de grands travaux de reboisement dès 1939.

La pépinière

Au début du reboisement, les plants proviennent de la pépinière de Berthierville. En 1942, cependant, la SCP construit sa propre pépinière sur le rang Sainte-Anne à Saint-Joachim-de-Courval. Elle engage l’ingénieur forestier Elwood Wilson à titre de conseiller ainsi que Lorenzo « Larry » Morin pour diriger les différents travaux sur le terrain. En 1956, on amorce le déménagement de la pépinière vers Saint-Majorique-de-Grantham pour pallier les inconvénients du sol argileux de Saint-Joachim, lequel tarde à dégeler au printemps alors que les terres à reboiser sont prêtes à recevoir les jeunes plants.

Le repiquage

Chaque printemps, on engage une soixantaine de planteurs, pour la plupart cultivateurs de la région. La technique de repiquage est fort simple : le reboiseur pratique une fente dans le sol avec sa « ferrée », y dépose avec soin la racine du plant bien étalée, puis ferme hermétiquement l’ouverture avec ses talons. Un reboiseur met en terre de 800 à 1000 plants par jour.

De 1939 à 1968, trois millions de plants (90 % de résineux et 10 % de feuillus) sont repiqués sur les 800 hectares de terre s’étendant de part et d’autre de la rivière Saint-François, en aval de Drummondville.

L’accès au grand public

Depuis la nationalisation de la SCP, en 1962, la gestion des plantations a été confiée à divers organismes et ministères. Désigné sous le nom de FORÊT DRUMMOND, cet immense parc traversé par la rivière Saint-François est ouvert à l’interprétation du milieu forestier, à l’observation de la faune et de la flore, aux randonnées pédestre et cycliste, aux parcours aériens et, l’hiver venu, à la glisse, à la raquette et au ski de fond.

Yolande Allard

 

VISUEL  : Vue aérienne de la pépinière de Saint-Joachim-de-Courval où l’on produit en moyenne 500 000 plants par année. L’ensemencement des couches en pépinière, qui se pratique au début du mois de mai dans une terre labourée et hersée l’automne précédent, s’accomplit manuellement; on dispose les graines tous les 20 cm, à une profondeur d’environ 2 cm. Pour enrichir les sols trop déficients en matière organique, on ensemence certaines planches avec de la graine de sarrasin que l’on enfouit quand celui-ci est mûr. Le sarclage se pratique manuellement jusqu’à l’introduction du pesticide 2-4D de la compagnie CIL. (Collection Yolande Allard)