C’est le temps des vacances (suite)

En 1985, lorsque la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) prend en charge l’administration du Parc des Voltigeurs, on déplore déjà une diminution importante de l’achalandage qui vient dépeindre une certaine baisse de popularité du camping dans la Belle Province. S’entame alors une série de mesures pour accroître la rentabilité, notamment l’établissement de partenariat avec les organismes publics et touristiques locaux. Une série de réussites et d’échecs.

D’abord, avec les droits d’entrée au parc qui ne faisaient pas l’unanimité, le site aura vécu plusieurs périodes troubles avec rebondissements mais aussi de bons débats politiques sur la vocation qu’il devrait prendre, surtout en 1989, en pleine période électorale: promouvoir la visite du site peu importe l’activité s’y implantant ou protéger le site dans sa fonction de ferme d’origine. Le gouvernement venait de céder le Domaine (site et bâtiments) à la Corporation des Compagnons de l’École hôtelière de Drummondville pour en faire un centre des vins, le premier en Amérique du Nord. On mettait alors complètement de côté le musée agricole mis en place en 1975. La grange double qui abritait les instruments aratoires d’époque se voyait reconvertie en restaurant.

Les premières années d’exploitation par l’École hôtelière n’étant pas aussi rentables que le souhaitait l’administration, d’autres projets ont été envisagés, notamment un panthéon des sports. Mais on développera plutôt un Musée de la Cuisine, orienté vers l’international et la cuisine traditionnelle des régions qui permit à l’École hôtelière de poursuivre ses activités au Manoir jusqu’au début des années 2000.

Le morcellement du parc d’origine est donc effectif au début de la décennie 1990: le camping est concentré du côté sud, en déplaçant son entrée près du Village québécois d’antan; le Domaine Trent est dédié au centre de documentation sur les vins; mais le reste du parc, avec les aires d’animation et de pique-nique, est l’objet de réflexion. Plusieurs projets sont déposés par la SEPAQ, mais n’aboutissent pas: une halte routière avec pétrolière, un golf de 9 trous et un autre de 18 trous, un centre d’interprétation sur les Amérindiens et même des îlots d’habitation entre les parcours de golf, mais les appels d’offres restent sans réponse. Le parc est alors laissé à l’abandon et les bâtisses en décrépitude doivent être démolies. Reste alors un vaste terrain qui accueillera de façon éphémère quelques spectacles en plein air.

La Ville de Drummondville acquière le domaine en 2004 et des restaurations majeures sont effectuées. En juillet 2012, le Manoir Trent devient le Centre de diffusion du patrimoine et sa vocation se clarifie désormais.