Le club de hockey d’une décennie : les Rockets de Drummondville

Étant donné que la Ligue provinciale de Hockey n’opère pas lors de la saison 1957-58, Drummondville se tourne vers la Ligue intermédiaire des Cantons-de-l’Est afin d’obtenir une concession. D’abord refusée au profit d’une autre municipalité, la ville obtient finalement un club de hockey lorsque Windsor Mills se retire de la ligue quelques semaines avant le début de la saison. Les Rockets de Drummondville voient alors le jour, venant remplacer les défunts Dragons de la Ligue provinciale. L’équipe a d’ailleurs pris ce nom à la suite d’une suggestion de l’un de ses directeurs, Léo Loiselle, en l’honneur de Maurice Richard.

Après une première saison fructueuse, les Rockets, dirigées par l’instructeur Lou Poliquin, entament leur deuxième saison avec de grandes attentes. Faisant preuve d’une belle solidarité, le club s’impose comme l’une des puissances de la ligue et termine au premier rang du classement général. Menés par le joueur étoile Robert Pépin et les frères Boivin, les Rockets récoltent 21 victoires en 30 matchs, dont 14 victoires en 15 parties à l’aréna de Drummondville. Continuant sur sa lancée, l’équipe atteint la finale des séries et se mérite les grands honneurs devant Sherbrooke. Les joueurs gagneront ensuite la finale du championnat provincial des ligues intermédiaires.

Après trois années couronnées de succès, la saison 1962-63 marque le début de la fin pour les Rockets. Pour une première fois en cinq ans, le club n’atteint pas la finale des séries éliminatoires. La direction tente alors un grand coup pour la saison suivante, la première au nouveau Centre Civique, en engageant Robert Pépin, ancienne vedette de l’équipe, à titre d’instructeur. L’équipe est éliminée contre Sherbrooke en demi-finale lors d’une septième et ultime partie disputée au Centre Civique devant 4 485 personnes ; un record d’assistance.

Même si les assistances ont à nouveau été bonnes lors de la saison 1964-65, l’équipe a accumulé un déficit de quelques milliers de dollars, mettant ainsi en doute son retour pour la saison suivante. Malgré les nombreuses rumeurs, le club revient pour une autre année, mais celui-ci sera à nouveau éliminé rapidement, augmentant le manque à gagner.

Avec la venue d’une nouvelle équipe junior, les Rangers, à Drummondville, les dirigeants des Rockets sont peu enclins à poursuivre l’aventure, d’autant plus qu’ils ont déjà des difficultés financières depuis plusieurs années en étant la seule équipe de la ville… L’équipe est finalement remplacée par les Aigles qui remportent la finale des séries éliminatoires dès leur première année dans la ligue en 1966-67.

Au cours de leurs neuf saisons, nul doute que les Rockets auront laissé de bons souvenirs aux amateurs en atteignant la finale des séries éliminatoires quatre années consécutives tout en remportant les honneurs à deux occasions. Selon Robert Pépin, la valeur relative de ce club était due au fait que tous les joueurs conciliaient leur « métier » de Rocket avec leur véritable profession.