Portrait d’un photojournaliste : l’œuvre colossale de Pierre Dozois

Connu dans la région comme un photographe de grand talent, Pierre Dozois aura figé dans le temps plus de trente ans d’histoire drummondvilloise et régionale. Né à Montréal le 14 juin 1930, il est le fils du comptable Gérard Dozois et de Christiane Laferté. Il grandit dans la Métropole avant d’emménager à Drummondville en 1949. Il épouse Lily Fuller le 29 décembre 1952 à l’église Saint-Frédéric de Drummondville.

En 1953, Pierre Dozois installe d’abord son studio privé dans les locaux de la Tabagie Marier au 251 Heriot, avant de s’établir définitivement dans la boutique voisine, au 102 rue Marchand en 1958. Il y vend alors du matériel photographique en plus d’en initier plusieurs à l’art de saisir le moment. Au fil des ans, l’homme au talent de farceur indéniable se bâtit une solide réputation auprès des commerçants et des industriels de la région qui désirent faire la promotion de leurs produits par le biais de clichés d’exception, ainsi qu’auprès des nouveaux mariés qui immortalisent de manière unique le plus beau jour de leur vie.

Photojournaliste pour des journaux comme La Tribune, Le Voltigeur et The Gazette, il débute sa carrière en 1951 en se voyant confier la page couverture d’un journal du New Jersey pour le concours Miss America. C’est cependant de son travail pour le compte du journal La Parole dont nous nous souvenons le plus. Entre 1951 et 1988, c’est des dizaines de milliers de clichés qui furent pris par le photographe à l’emploi du journal local. Il est alors de tous les évènements. Il couvre les aspects de la vie régionale en plus d’être un témoin privilégié des événements politiques, sportifs, culturels, religieux et sociaux de la région. L’œuvre de Pierre Dozois va bien au-delà de la simple prise de photos. Ses clichés témoignent d’une perception unique des évènements d’une époque révolue.

Pierre Dozois décède le 11 juillet 2001 à l’âge de 71 ans. Son fils Pierre Jr. lègue à la Société d’histoire de Drummond (SHD) en 2013 les archives de son père. Présentement en cours de traitement, ils constituent une manne d’informations exceptionnelles pour tout chercheur, curieux ou amateur qui s’intéresse à l’histoire de notre région. C’est plus de 75 000 négatifs qui, à terme, seront disponibles à la consultation. Nos bénévoles ont présentement terminé la numérisation et l’indexation d’environ 40 000 clichés pris par le photojournaliste entre 1951 et 1969. Nous profitons donc de cette tribune pour remercier sincèrement la famille Dozois et les bénévoles de la SHD qui ont participé à ce projet d’envergure au fil des ans. Un merci tout spécial à Bruno Rivard, Isabelle Lemaire, Jacqueline Dubé, Rita Chénier, Suzanne Émond et Suzanne Vanasse. Grâce à eux, les clichés réalisés par Pierre Dozois auront une deuxième vie.