Ohé du navire! Le CCMRC 218 célèbre son cinquantième anniversaire

Le 18 mai dernier, le Corps de cadets de la marine de Drummondville célébrait ses cinquante ans d’existence dans la région sous la coprésidence du capitaine Richard Grenier, commandant-fondateur, et la lieutenant-colonel Annie Malouin, ancienne cadette du 218. La cérémonie prit rapidement l’allure de grandes retrouvailles et permit aux deux cent cinquante anciens présents de rappeler aux membres de l’équipage actuel les origines de la petite flottille qui devint un jour armada…

L’histoire des cadets de la marine à Drummondville débute à l’été 1968 à l’initiative de deux jeunes cadets de l’armée, Byron Woolsey et David Conway, qui persuadent le capitaine Richard Grenier, anciennement de la Marine royale canadienne, de les suivre dans leur aventure. Ainsi, les premières rencontres de fondation se tiennent dans la petite salle paroissiale de l’église anglicane, rue Heriot, et la charte du nouveau corps de cadets est officiellement reconnue par la Ligue navale du Canada, en février 1969.

L’équipage compte alors une quarantaine de matelots à son bord. Ces derniers reçoivent leur uniforme bleu « navy » peu après. Ils rêvassent aux héros de la Bataille de l’Atlantique et commencent leur entraînement en septembre suivant aux installations du Manège militaire, rue Saint-Louis, où on leur propose des ateliers de matelotage, d’amarrage et de navigation, des cours de secourisme, des exercices militaires – communément appelés « drill » dans le jargon – et des leçons d’histoire navale. Les cadets de la Marine expérimentent la première revue annuelle de leur histoire, en mai 1970, sous le regard bienveillant de leur commandant.

Malgré l’enthousiasme de la jeunesse, les débuts sont difficiles et le recrutement stagne, mais grâce à l’ardeur au travail de Jacques Biron, Gaston Larocque, Jean-Marc Chartier, George Nijdam, Richard Garneau et Normand Comeau, qui succèdent tour à tour à Richard Grenier au commandement de l’unité, le CCMRC 218 peut espérer lever l’ancre et atteindre sa pleine vitesse de croisière. De fait, en 1987, l’équipage de Drummondville se voit décerner le titre du meilleur et du plus grand corps de cadets de la Marine du Canada tout entier avec un effectif de plus de deux cents matelots. Un moment marquant souligné à maintes reprises et avec raison lors des grandes retrouvailles de mai dernier.

Cette période d’effervescence est également marquée par l’arrivée en 1975 des jeunes filles dans le programme des cadets et les débuts de la célèbre musique des cadets de la Marine, dirigée à ses débuts par les maestros Jean Verville et Pierre Tierney. Les marins troubadours du 218 se produisent et paradent un peu partout par la suite et se font notamment remarquer à Québec, en 1984, à l’occasion du Retour des grands voiliers, un événement célébrant le 450e anniversaire de l’arrivée de Jacques Cartier au Canada. La commémoration rassemble alors sur les rives du Saint-Laurent un million de spectateurs.

Tout cela n’aurait pas été possible sans port d’attache. Au cours des cinq dernières décennies, le CCMRC 218 a eu la chance d’accoster en plusieurs lieux : Manège militaire, École Paul-Rousseau, École Marie-Rivier, Collège Ellis. Les administrateurs en ont fait leurs quartiers généraux. Ils y ont accueilli au fil des ans plus de 5000 jeunes, filles et garçons, qui ont bénéficié d’une pléiade d’activités tout à fait gratuitement ; 2000 d’entre eux ont même pu profiter de camps d’été, de stages sur des navires-écoles et de divers voyages formatifs dans le cadre d’échanges internationaux. Un impact social et économique fort enviable que le comptable agréé et ancien commandant Normand Comeau chiffrait dans son allocution à plus de 15 millions de dollars. Ce bilan impressionnant a évidemment été reçu par l’assistance avec un tonnerre d’applaudissements.

Aujourd’hui, le Corps des cadets de la Marine de Drummondville compte un effectif de cinquante membres et les pas cadencés sont toujours au rendez-vous. La musique aussi. Pour l’avenir, nous ne pouvons que lui souhaiter un appui soutenu de la communauté, nécessaire au développement de son programme, ainsi que du soleil et un vent favorable. Bon cinquantième!

 

Visuel : Archives des cadets de la Marine de Drummondville.

Source : Société d’histoire de Drummond, Fonds CCMRC 218 Drummondville ; P248.