L’Ensemble vocal de Drummondville : une histoire à chanter debout

Durant les décennies 1940-1950-1960, les chorales foisonnent à Drummondville. Parmi les plus actives, notons la Manécanterie de Gaston Montplaisir, la Société artistique des chanteurs, la Rose et Bleu, les Francs-chanteurs et les Argentins.

Ces groupes sont alors de tous les événements musicaux et artistiques présentés dans la région. Ils prennent racine dans la communauté et bientôt, elles forgent aux côtés des troupes de danse folklorique et autres organismes du même genre l’identité culturelle de la ville. L’Ensemble vocal de Drummondville (EVD) est l’un de ceux-là ; il voit le jour le 12 février 1968, sous le vocable Les Argentins, alors que quelques mélomanes se regroupent autour de monsieur Louis-Philippe Cloutier pour s’adonner à la pratique du chant choral. Après quelques mois d’existence seulement, plusieurs excellents choristes de la région se joignent aux membres fondateurs, si bien qu’à la fin de l’année 1968, pas moins de quarante voix forment le nouveau chœur drummondvillois.

Les premières répétitions se tiennent à l’école Sainte-Thérèse et les archives nous rappellent que le groupe offre sa première prestation officielle le 3 avril 1969 à l’église Saint-Joseph, où il interprète Les sept paroles du Christ. L’année suivante, Les Argentins se produisent au Centre culturel de Drummondville et y présentent son tout premier concert annuel. La chorale compte alors soixante et une voix et le spectacle se voit rehaussé pour l’occasion de costumes, d’un décor et d’un orchestre. L’événement est un franc succès et la chorale se produit à guichet fermé.

Le répertoire des Argentins s’élargit et se compose bientôt de chants religieux, d’airs folkloriques, d’extraits de comédies musicales, de pièces classiques et populaires sélectionnés au fil des ans par les différents directeurs musicaux de l’ensemble. La chorale est accompagnée, lors des répétitions et des concerts, par la pianiste Marie-Jeanne Ferland durant les premières années, puis par plusieurs autres par la suite, dont la très renommée Cécile Benoît, une grande musicienne récemment décorée du titre d’Officier de Drummondville.

En 1988, alors qu’elle célèbre son vingtième anniversaire, la troupe en profite pour redorer son blason et se choisir un nouveau nom, plus représentatif de sa raison d’être, c’est-à-dire l’Ensemble vocal de Drummondville (EVD), son appellation actuelle. On dit aussi que le changement de vocable émane d’un désir de se distinguer de la troupe de danse d’Argentine venue fouler les planches du Festival mondial de folklore la même année.

Au cours de son histoire, l’EVD s’illustre par le biais de divers événements musicaux, culturels, sociaux et récréatifs, présentés dans la région : fêtes de la Saint-Jean-Baptiste, festivals, concerts de Noël, soupers chantants et, surtout, par ses spectacles annuels présentés au Centre culturel (Maison des Arts Desjardins). Les plus belles voix de chez nous ont l’occasion de s’y faire valoir et sont très estimées du public. Aujourd’hui, l’Ensemble vocal existe toujours et continue d’offrir ses spectacles de grande qualité aux gens de la région.

 Martin Bergevin

Visuel : Répétition de la chorale Les Argentins, Drummondville, 1980.

Source : Société d’histoire de Drummond, Fonds Ensemble vocal de Drummondville ; P293