Le 60e anniversaire de la SHD : Une histoire à saveur citoyenne

 

Entre 1920 et 1950, Drummondville connait une explosion démographique sans précédent, passant de 2 850 à 27 500 habitants. La vie citoyenne s’organise alors à vitesse grand V et plusieurs secteurs d’activités se développent, notamment celui des arts et de la culture. Quelques individus soucieux que l’essor de la ville reste dans les mémoires se rassemblent alors dans le but de former une association dédiée à la sauvegarde et à la diffusion de l’histoire régionale. Bien qu’une première rencontre avec le maire Marcel Marier ait lieu le 28 février 1957, il faut attendre le 19 avril 1961 pour que la fondation de la Société historique de Drummondville (SHD) soit officielle.

Les premières années de la corporation sont marquées par la préservation de la maison Trent, reconnue comme monument historique en 1964, et les fêtes du 150e anniversaire de Drummondville, en 1965. À partir de 1966, l’organisme vit toutefois une période d’accalmie, si bien qu’il frôle la disparition entre 1970 et 1972. Heureusement, la Chambre de commerce de Drummondville aide à sa survie par le biais de son Comité touristique et historique. Le 16 août 1975, la SHD renaît de ses cendres avec l’inauguration du Musée agricole régional, situé sur le site de la maison Trent. Quelques années plus tard, en 1978, son appellation change pour la Société historique du Centre du Québec (SHDCQ), afin qu’un maximum de gens se sente interpellé par sa mission.

Au cours de la décennie 1980, la corporation revoit sa structure administrative et multiplie ses activités, notamment en organisant une foule de conférences et en lançant la série des cahiers historiques. En 1983, elle obtient également l’usage d’un premier local destiné à la consultation d’archives en étant localisé au Centre d’information Côme Saint-Germain. Toujours au cœur des préoccupations de l’organisme, le citoyen peut désormais accéder facilement à l’histoire régionale. En 1986, la SHDCQ souligne son 25e anniversaire de fondation en proposant, entre autres, deux séries d’émissions télévisées sur le canal communautaire et un souper-causerie avec l’ancien premier ministre du Québec, René Lévesque.

Au tournant des années 1990, la corporation renoue avec ses origines et devient la Société d’histoire de Drummondville (SHD). Celle-ci tend de plus en plus vers la professionnalisation de ses activités et à partir de 1994, l’embauche de ressources diplômées en Histoire et en Archivistique permet d’indéniables progrès en vue d’être officiellement reconnu comme un centre d’archives. En 2007 et 2008, d’autres importants changements attendent l’organisme, dont l’adoption de son nom actuel, Société d’histoire de Drummond, qui représente mieux le territoire qu’elle dessert, et son déménagement dans des locaux répondant bien aux normes de conservation de BAnQ. Lors de l’obtention du titre de Service d’archives privées agréé du Québec, en octobre 2008, l’aboutissement de plusieurs décennies d’efforts acharnés peut enfin être célébré.

Depuis 2017, la SHD est logée dans l’édifice Francine-Ruest-Jutras et profite d’un des meilleurs environnements de conservation et de consultation d’archives du Québec. Le rayonnement de l’histoire de la région par des projets de mise en valeur et la préservation du patrimoine documentaire de la MRC de Drummond sont toujours les bases de sa mission.

Il est fascinant de constater à quel point l’histoire qui vous est ici racontée se caractérise, peu importe les années, par l’effort citoyen. Ses fondateurs, dont Paul Harold Moisan, ses présidents, notamment Claude Verrier, René Desrosiers et Fernand Roger, ainsi que ses employés, tels que Brenda-Lee Leblanc, Hélène Vallières et Élaine Bérubé ont tous permis à ce que la corporation avance et serve au mieux la communauté.

Aujourd’hui, 322 fonds d’archives sont conservés à la SHD. Ceux-ci rassemblent 318 m.l. de documents textuels, 407 000 photographies, 19 000 cartes et plans et 3 392 pièces d’enregistrements sonores et filmiques. En ajoutant les 733 reliures de journaux d’époque, les centaines de livres de sa bibliothèque de référence et les 900 artéfacts de sa collection muséale, l’organisme met à la disposition des gens une impressionnante quantité de trésors. L’équipe actuelle continue d’ailleurs d’organiser ses activités au profit des citoyens de la région, comme le démontre, par exemple, nos plus récentes publications historiques et expositions.

Geneviève Béliveau

Visuel : Centre d’archives de la Société d’histoire de Drummond, 2018.

Source : Crédit photo Véronique St-Amand