Drummondville sur timbres

Sait-on que Drummondville est l’une des rares villes du Québec et même du Canada à pouvoir se vanter d’avoir figuré sur des timbres canadiens, tirés à 1.7 million de copies?

C’est pourtant le cas : en 1942 et 1943, une vue aérienne de Drummondville apparaît sur deux timbres de poste aérienne par exprès, en contrebas d’un avion survolant la ville. Outre l’appareil, un Lockheed 10 Electra de la Trans-Canada Air Lines, on reconnaît les sinuosités de la rivière Saint-François depuis le parc Sainte-Thérèse jusqu’au pont de chemin de fer du Canadien National. On devine plus qu’on ne voit le pont Curé-Marchand situé tout près, mais on aperçoit clairement l’usine d’électricité de la Southern Canada Power, aujourd’hui Hydro-Québec.

Replaçons-nous dans le contexte : en 1942, on est en plein conflit mondial, le 2e. Pour poster une lettre ordinaire, il faut débourser 3¢, une lettre par avion 6¢, et du courrier exprès, 10¢. Postes-Canada décide de créer une nouvelle catégorie d’envoi : celle du courrier exprès par avion, fixe le tarif à 16¢, imprime 814 841 copies du nouveau timbre en bleu outremer clair et l’émet le 1er juillet 1942. Postes Canada venait tout juste de le lancer qu’un changement de tarif intervient : cela coûtera désormais 17¢ pour le même type d’envoi. C’est ainsi que le 16 avril 1943, un nouveau timbre du même motif était émis avec la valeur corrigée à 17¢. De ce nouveau timbre, 868 689 copies ont été émises.

Le 16 septembre 1946, Postes-Canada émettait un nouveau timbre de 17¢ avec cette fois une vue aérienne de la ville de Québec et le tirait à 1.2 millions d’exemplaires… Ce fut le dernier de la série.

Il a été impossible de savoir pourquoi Drummondville a été choisie pour inaugurer cette série, puisqu’il n’y avait pas ici de bureau de poste aérienne, encore moins par exprès. Est-ce la beauté de la ville ou encore sa position stratégique au Québec qui on inspiré les auteurs du motif : H. H. Swartz, Harold Osborn et Joseph Keller? On ne saura sans doute jamais. Toujours est-il qu’on peut au moins en tirer un sujet de fierté…

Gérald Prince

 

Légende : (Coll. SHD)