Les cofondatrices
Trois rêveuses aux idées de splendeur.
À la fin des années 1940, les chorales abondent à Drummondville. Thérèse Ringuet, Berthilde Lachance et Germaine Morin s’y côtoient, poussent les notes et se laissent transporter de trémolo en trémolo et de chœur en jubé dans les églises de la région. Pieuses, mais avant-gardistes et curieuses avant tout, bientôt, le chant et la musique ne leur suffisent plus; elles rêvent de danse, de l’élégance des grandes ballerines russes et italiennes, de splendeur et de lustre. Mais, s’il est aisé à l’époque pour une soprano lyrique de s’entraîner la voix, il n’y a nulle part encore en ville où s’exercer le pas et la pointe. Afin de contourner ce cul-de-sac artistique et ne pouvant plus attendre que la danse s’invite dans les bonnes grâces de l’Église, elles décident de se doter elles-mêmes d’une école et d’une professeure. Thérèse dirige l’école durant les premières années, de 1946 à 1949, puis Germaine assume ensuite seule la destinée de l’Académie.
Thérèse Ringuet
Thérèse Ringuet est la fille du musicien Gaston Ringuet, l’un des principaux fondateurs de l’Harmonie de Drummondville. Elle grandit et hérite de la fibre artistique de son père, si bien qu’en 1946, elle cofonde l’Académie de ballet de Drummondville avec ses copines Berthilde Lachance et Germaine Morin. Thérèse dirige l’école de danse jusqu’à ce qu’elle doive quitter la ville, en 1949.
Thérèse Ringuet, le 18 mai 1996.
Société d’histoire de Drummond
Fonds Germaine Morin Proulx
P160, S4, SS11, P1123
Photographe : inconnu
Berthilde Lachance
Berthilde Lachance est l’une des premières élèves de l’Académie de ballet de Drummondville, une école de danse qu’elle cofonde, en 1946, avec ses amies Thérèse Ringuet et Germaine Morin.
Représentation de l’Académie de ballet de Drummondville, en 1950; de gauche à droite : Nicole Laferté, Germaine Morin, Jocelyne Lemaire, Berthilde Lachance, Louise Marier, Andrée et Hortense Michaud.
Société d’histoire de Drummond
Fonds Germaine Morin Proulx
P160, S4, SS11, P25
Photographe : Studio Montplaisir
Germaine Morin
Germaine Morin naît le 18 janvier 1923, à Saint-Félix-de-Kingsey. Jeune, elle ne pense qu’au théâtre, au music-hall américain et au cinéma. Sa passion débordante pour les arts lui vient sans doute de ses parents. Tous les dimanches de son enfance, les Morin « ouvrent » le salon et chacun montre ses talents. La mère de Germaine, Léonie Rheault, est une ancienne comédienne; elle interprète avec émotion, devant mari et enfants, les plus belles scènes de Roméo et Juliette. Son père, Josaphat Morin, est quant à lui un très bon ténor; sa voix grave fait alors résonner dans toutes les pièces de la maison les grands succès du chanteur italien Enrico Caruso. Les enfants s’en imprègnent, se costument, jouent et chantent eux aussi. Surtout Germaine. Ses dispositions et ses goûts pour l’art l’incitent très tôt d’ailleurs à étudier le chant, le théâtre, le cinéma et la danse.
Portrait de Germaine Morin, 1940.
Société d’histoire de Drummond
Fonds Germaine Morin Proulx
P160, S1, D18, P3
Photographe : inconnu