Érection canonique : 8 avril 1888
Érection civile : 17 septembre 1888
Origine du nom : Saint-Majorique est choisi comme patron de cette paroisse en l’honneur de l’abbé Majorique Marchand qui a été curé de la paroisse Saint-Frédéric pendant plus de 20 ans. Celui-ci a également favorisé l’érection canonique de la paroisse Saint-Majorique.
En 1888, le territoire du village ne comprend qu’une école et deux maisons. Ce n’est qu’au siècle suivant qu’apparaissent l’église et la salle paroissiale. Il est toutefois important de noter la présence de plusieurs moulins à scie dans la région grâce à l’importance de l’industrie forestière. Avec le temps, celle-ci laisse cependant sa place à l’agriculture, la culture céréalière et l’industrie laitière.
Majorique Marchand, né en 1838 à Batiscan, est nommé curé à Drummondville à l’âge de 27 ans en 1865 ; il y reste jusqu’en 1889. Celui-ci contribue, entre autres, largement à la création de la paroisse de Saint-Majorique en 1888, ce territoire faisant jusqu’alors partie de la paroisse Saint-Frédéric. Parallèlement à son ministère, le curé mène à bien plusieurs entreprises. Il fait d’abord remplacer l’église de 1822, devenue vétuste et trop petite. La nouvelle église élégante et monumentale est construite dans le parc Saint-Frédéric en 1879, au coût de $11 500, d’après les plans et sous la direction du curé.
D’autre part, le cimetière paroissial, situé à l’angle des rues du Couvent et Brock, est devenu trop petit et un déménagement est envisagé en 1883. L’objectif de cette opération est de libérer un espace pour réaliser la construction du presbytère, dont il dessine les plans.
Marchand se résigne à la séparation du diocèse de Nicolet en 1885 et accepte de bonne grâce son affectation à la cure de Gentilly en 1889. Il y fait construire un presbytère et inaugure un nouveau cimetière, où il est inhumé en 1905.
N’ayant toujours aucun lieu de culte en 1898, les francs-tenanciers de Saint-Majorique demandent à l’évêque la permission de bâtir une église en 1898 :
« L’humble requête de la majorité des francs-tenanciers de la paroisse de Saint-Majorique expose très respectueusement à Votre Grandeur :
Que déjà depuis plusieurs années la paroisse de Saint-Majorique est érigée civilement et canoniquement.
Qu’il n’y a pas d’église construite pour la susdite paroisse.
Que vos requérants trouveraient dans un établissement religieux de grands avantages spirituels et temporels, plus de facilité pour l’accomplissement des devoirs religieux pour eux et pour leurs enfants dont le nombre en âge de fréquenter les sacrements est déjà considérable, plus d’activités à la colonisation et au développement de la paroisse.
Que la distance pour se rendre actuellement à l’église de Drummondville est pour quelques-uns de neuf milles, à travers le long bois, des routes isolées et des chemins généralement mal entretenus.
C’est pourquoi vos requérants concluent à ce qu’il vous plaise de vouloir bien ordonner la construction d’une église et de ses dépendances pour la paroisse de Saint-Majorique. »
La construction de l’église débute finalement en 1900 selon les plans de Francis Gauthier, entrepreneur de Drummondville. L’église est toutefois démolie en 2016.
Le feu de forêt qui se déclare en 1908 sème tout un effroi chez la population du secteur de Saint-Majorique. En effet, le feu menace plusieurs nouveaux bâtiments érigés au début du siècle, dont l’église et la salle paroissiale. Une bonne partie du village est consumée par les flammes dévastatrices. L’incendie épargne toutefois de justesse les principaux bâtiments de la jeune communauté. Cependant, cet événement, bien que malheureux, aura pour effet de hâter le déboisement des terres et de préparer le sol à l’agriculture, permettant du même coup à la municipalité de connaître une ère de prospérité.
En 1930, la Southern Canada Power (SCP) abandonne le projet de construction d’une centrale hydro-électrique aux rapides Spicer de Saint-Joachim-de-Courval en raison de l’irrégularité du débit de la rivière Saint-François. Quelques années auparavant, elle avait fait l’acquisition de plusieurs fermes situées en amont et en aval de la centrale projetée. Afin d’éviter que ces terres ne deviennent des « terres en branches », la SCP se lance dans de grands travaux de reboisement dès 1939.
Chaque printemps, une soixantaine de planteurs sont engagés, pour la plupart des cultivateurs de la région. De 1939 à 1968, trois millions de plants sont repiqués sur les 800 hectares de terre s’étendant de part et d’autre de la rivière Saint-François, en aval de Drummondville.
Depuis la nationalisation de la SCP en 1962, la gestion des plantations a été confiée à divers organismes et ministères. Désigné sous le nom de Forêt Drummond, cet immense parc traversé par la rivière Saint-François est ouvert à l’interprétation du milieu forestier, à l’observation de la faune et de la flore, aux randonnées pédestre et cycliste, aux parcours aériens et, l’hiver venu, à la glisse, à la raquette et au ski de fond.