Érection canonique : 14 novembre 1859
Érection civile : 16 janvier 1860
Origine du nom : C’est l’évêque Mgr Joseph Signay qui donne le nom de Saint Félix à la première église du village dont la construction a débuté en 1835.
Les premiers colons à s’établir dans le canton de Kingsey sont des Loyalistes provenant des colonies américaines. En 1803, ils sont environ quarante-cinq. Puis, en 1830, débute l’immigration canadienne-française. Toutefois, l’animosité qui règne entre les anglophones et les francophones au XIXe siècle, de même que l’emprise de la famille Wadleigh sur l’économie du canton, poussent les Canadiens français à se regrouper en communauté distincte pendant de longues années.
Le cimetière Maplewood, situé sur le chemin de la rivière Saint-François, est l’un des plus anciens vestiges laissés par les premiers habitants de Saint-Félix-de-Kingsey. Nous pouvons d’ailleurs y trouver la sépulture du premier « enfant blanc né à Kingsey », soit le jeune Rufus Wadleigh (1802-1839) ainsi que celles de ses parents Mary Blasdel (1765-1806) et William Edward Wadleigh (1761-1840). La valeur historique de ce lieu est inestimable considérant ses nombreuses pierres tombales datant de la première moitié du XIXe siècle. Celles-ci mettent en lumière l’aventure des tout premiers arrivants, révélant leurs années de naissance, de décès, ainsi que leurs liens matrimoniaux.
Hélas, les ravages du temps sont impitoyables, bien qu’il ne soit pas le seul responsable de la décrépitude de ce cimetière. Presque chaque année, des malfaiteurs s’y rendent avec l’intention de vandaliser la petite nécropole. Le pire se passe au mois de septembre 2014, où les pertes sont inestimables. Il faut dire que malgré sa localisation éloignée, Maplewood jouit d’un achalandage marqué. Plusieurs croient d’ailleurs que ce lieu est hanté.
Plusieurs années avant la création de la paroisse, les habitants du secteur décident du site de la future église. Celle-ci est mise en chantier en 1835 et s’avère la première église en pierre dans les Cantons-de-l’Est. À cause des faibles moyens financiers de la paroisse, l’église n’est achevée qu’en 1865. Une petite chapelle de bois, à l’intérieur des murs de pierre, permet toutefois aux habitants de se recueillir pendant les travaux. Après plusieurs années, l’église requiert des réparations tellement coûteuses qu’il est décidé d’en rebâtir une nouvelle en 1906.
En plus de son église catholique, Saint-Félix-de-Kingsey possède deux autres églises. L’église anglicane St. Paul, construite en 1840, est d’ailleurs nommé monument historique en 1970. La dernière église, construite elle aussi en 1840, est située dans le hameau de Trenholm. D’abord un lieu de culte méthodiste, l’église fait aujourd’hui partie de l’Église Unie du Canada. Celle-ci est érigée par la famille Armitage qui possède également une fabrique de tuiles et de brique en face de l’église pendant de nombreuses années.
Eugène Caillé a marqué l’histoire de Saint-Félix-de-Kingsey de par son implication. Il a été le secrétaire-trésorier du conseil municipal pendant près de 50 ans, soit de 1913 à 1961. En plus de son poste à la municipalité, M. Caillé occupe le même poste pour les conseils des fabriques catholique et protestante pendant 27 ans. Reconnu pour son tact, sa diplomatie et son jugement, il est également impliqué dans l’organisation des fêtes du centenaire de la mission de Saint-Félix-de-Kingsey en 1942. La salle communautaire de la municipalité porte aujourd’hui son nom.