Érection canonique : 18 décembre 1861
Érection civile : 9 juin 1862
Origine du nom : La municipalité est nommée en l’honneur du journal L’Avenir fondé à Montréal en 1847 par Jean-Baptiste-Éric Dorion. Le journal L’Avenir, qualifié d’ « organe des esprits forts », a vu sa dernière parution en 1852.
Dès la fin du XIXe siècle, plusieurs familles abénaquises reçoivent des lots de terre des autorités coloniales dans le canton de Durham. L’établissement des autochtones dans la région permet alors la création de deux localités : l’une sur le futur site de L’Avenir et l’autre à proximité de la rivière Noire. Bien qu’il y ait un cimetière abénaquis à la pointe Allard, leur présence n’est que de courte durée. Les premiers colons du canton de Durham sont des Loyalistes, auxquels viendront s’ajouter des immigrants irlandais. Toutefois, dans les années 1870, les Canadiens français catholiques sont majoritaires au sein de la paroisse.
Journaliste, pamphlétaire et homme politique associé aux « Rouges », Jean-Baptiste-Éric Dorion, le frère cadet d’Antoine-Aimé, est l’un des adversaires les plus féroces de la Confédération. Arrivé à L’Avenir en 1852, il est le fondateur du journal Le Défricheur (1862-1867), publié à L’Avenir et distribué à Drummondville. Il prône dans ses écrits le rejet de l’Acte d’Union, l’annexion du Canada aux États-Unis, l’abolition de la tenure seigneuriale et de la dîme, la séparation de l’Église et de l’État, l’éducation non confessionnelle et la colonisation des Cantons-de-l’Est par les Canadiens français.
Surnommé l’« enfant terrible » par ses adversaires en raison de sa petite taille, de sa voix nasillarde et de son caractère bouillant, Dorion est élu député de Drummond et Arthabaska à trois reprises, soit en 1854, en 1861 et en 1863. À l’Assemblée législative du Canada-Uni, il n’hésite pas à réclamer une consultation populaire et à débattre longuement des désavantages de la grande union des colonies canadiennes.
Mais le Parti bleu, appuyé par l’Église catholique et les libéraux conservateurs de Macdonald, est le parti politique le plus puissant du Canada-Est et les objections du Parti rouge n’empêchent pas la mise en œuvre de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. La Confédération entre officiellement en vigueur le 1er juillet 1867 sans que le peuple ne se soit prononcé. Jean-Baptiste-Éric Dorion ne sera pas témoin de l’événement, lui qui décède subitement le 1er novembre 1866.
Caractérisé par son militantisme et son intérêt pour les agriculteurs, le journal Le Défricheur est fondé en 1862 par Jean-Baptiste-Éric Dorion. Ses pages sont remplies de conseils pratiques adressés aux cultivateurs. Cependant, le cultivateur qu’est Dorion laisse souvent la place au député et à son opinion sur les méfaits de l’union des colonies de l’Amérique du Nord britannique. Ce journal avant-gardiste est également ouvert aux libres penseurs et aux anticléricaux de l’Institut canadien de Montréal. Suite à la mort de son rédacteur, Jean-Baptiste-Éric Dorion, Wilfrid Laurier prend en charge le premier journal francophone des Cantons-de-l’Est dont les activités cessent finalement au printemps 1867.
Les anglophones ont rapidement pris une place importante dans le défrichement et le développement de la région, à un point tel que les débats des principaux conseils d’organismes du début du XXe siècle se font toujours en anglais. Ces noms anglophones sont inscrits dans les recensements et les procès-verbaux des associations de la paroisse, preuve de leur participation active aux activités politiques, culturelles, sociales et religieuses des environs.
Un temple anglican, l’église St. Paul’s, est également érigé en 1871. Celui-ci est remplacé par une plus grande église en 1893, qui sera à son tour détruite en 1925, en raison de la diminution de la population de rite anglican.
Le Cercle Saint-Louis-de-Gonzague est fondé le 18 juin 1916 à L’Avenir par Conrad Saint-Amant, secrétaire, assisté de Cajetan Proulx, président, de Sévère Beaulac, vice-président, et d’Archibald Allard, trésorier. La première réunion est tenue au bureau du notaire Joseph Charles St-Amant. D’après ses règlements généraux, cette organisation « de jeunes gens Canadiens français et catholiques » a pour but de « travailler au perfectionnement moral et au développement intellectuel de ses membres et de leur procurer en même temps des amusements variés et un agréable passe-temps ». Ces jeunes hommes célibataires organisent diverses soirées animées de jeux de cartes ou de balle, de concours de dames, de conférences et de débats oratoires, sous la supervision du vicaire de la paroisse, M. l’Abbé Martin. On y discute de sujets tels que le patriotisme, l’agriculture, les professions, l’actualité, le Canada français ou encore les prohibitions.