Le 12 septembre dernier, les élèves de la nouvelle « École A », récemment construite au bout de la rue St-Laurent, ont fait leur rentrée scolaire, quelques jours en retard sur le calendrier 2011. Étonnamment, en feuilletant les journaux anciens conservés à la Société d’histoire, on y apprend que l’école St-Joseph n’a pu ouvrir ses portes à temps pour la rentrée de 1932, pour cause de rénovation de planchers. En conséquence, les élèves des autres écoles de la commission scolaire ont débuté les classes le 29 août alors que ceux de l’école St-Joseph durent attendre… le 12 septembre! Aujourd’hui, des millions de dollars sont investis pour la rénovation d’anciennes écoles ou la construction de nouvelles. Il en était tout autrement au début du 20e siècle. À l’automne 1932, la Commission scolaire de Grantham vote, en assemblée, la construction d’une école au village de St-Félix. À l’époque, le Ministère de l’Éducation portait le nom de « Département de l’instruction publique » et devait approuver les devis de construction. Cette première école, selon un article paru dans le journal La Parole, devait abriter une classe d’une trentaine d’enfants et devait être construite en bois. Son coût total s’élevait à 1200$. À Drummondville, à partir de 1875, les jeunes...

Sur le parcours du 14e trou du Club de Drummondville, les golfeurs croisent un monument de granit qui s’élève discrètement dans un enclos délimité par quatre bornes en béton.  Ils sont alors en présence du cimetière familial Watts-Sheppard. La face du monument tournée vers le chemin du Golf est gravée du nom NEWTON, à la mémoire de Samuel Newton et de sa femme Margaret A. N. Watts décédés respectivement en 1905 et en 1939.  Selon les sources documentaires, sept autres personnes auraient été inhumées dans le caveau familial entre 1851 et 1882.  Dans l’ordre chronologique, il s’agit de Suzannah Elisabeth Watts, Harriet Campbell Sheppard, Sarah Watts, Robert Nugent Watts, l’honorable William Sheppard, Margaret Sheppard et Charlotte Sheppard Watts. Qui sont ces Watts et ces Sheppard ? Robert Nugent Watts s’était installé à Drummondville sur l’invitation de son cousin, le major général Frederick George Heriot.  Au décès de ce dernier, survenu en décembre 1843, il avait hérité d’une grande partie de sa fortune.  Watts fut député de Drummond à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada et maire des cantons de Grantham, Wendover et Simpson.  Vers 1850, Watts fit construire un caveau funéraire à l’extrémité N-W de son domaine qui s’étendait alors de la rue Saint-Georges à...

« 1er août 1889 : Date terrible dans nos annales agricoles.  La journée avait été chaude, le soleil rouge comme un œil de sang, inondait les champs et séchait les derniers foins coupés des [???] de sa lumière torride. Ce calme plat, cette chaleur équatoriale présageaient la tempête, le malheur.  Vers midi, apparut au sommet des montagnes, à l’horizon, un point bleuâtre et sombre comme elles.  Bientôt ce point noir était une immense colonne sillonnée d’éclairs, et formée de nuages compacts qui s’entrechoquaient, se bouleversaient dans les airs comme poussés par un vent impétueux. Le calme régnait encore sur nos champs, à peine les feuilles des trembles frémissaient comme à l’approche de la tempête.  On entendit d’abord un bruit sourd et lointain, un bourdonnement continu de tonnerre, un grondement d’orage.  La foudre se rapprochait, les éclairs augmentaient et la colonne menaçante s’élargissait au firmament. Tout le monde contemplait cette scène grandiose, le cœur serré. On vit alors au loin les arbres se tordre violemment, quelques grosses gouttes de pluie commencèrent à tomber sur les toits, un [???] après la tempête rageait dans les vallons de L’Avenir. Le vent, la grêle, la foudre rivalisaient de fureur, partout on entendait le son argentin des vitres...

En 1946, un concitoyen ingénieux, M. Hilaire Blanchet, soumit à la compagnie J.A. Gosselin Ltée une idée pour la création d’une machine à mouler et envelopper le beurre qui permettait d’anticiper d’excellents résultats. Une bonne part du succès dans cette invention revient à M. Gaspard Lemay, alors dessinateur, qui fut adjoint à M. Blanchet pour concrétiser les idées ingénieuses de ce dernier. Après deux années d’essais et de mise au point, la machine Blanchet était mise sur le marché. Pour cette invention ainsi que celle de la baratte Gosselin, plusieurs voyages et ententes sont signées partout dans le monde entre 1953 et 1969 pour des droits exclusifs de fabrication : États-Unis, Angleterre, France, Allemagne, Hollande, Belgique et même Nouvelle-Zélande et Australie. Pendant ces années, différentes transactions sont signées et mènent à des changements de noms. En 1959, il y a fermeture de la fonderie et transactions en vue d’acquérir la Trottier Inc. L’année suivante, le 24 octobre, Raoul Désilets cède 113 actions de la Trottier Inc. À la compagnie J. A. Gosselin Ltée par convention privée; le 1er décembre, il cédera officiellement ces actions dont une à Robert Bernard. En 1961, la J. A. Gosselin Ltée est acquise par la Acer, McLernon...

En 1883, Joseph Anselme Gosselin déménage de Ste-Pie-de-Bagot à Drummondville pour s’y établir et y exercer son métier de ferblantier. Il s’associe en 1885 à son frère Origène pour créer la fonderie des Gosselin et d’autres documents mentionnent 1887 pour la fondation de la Fonderie Gosselin et frères. En 1900, il achète la Fonderie de Drummondville, déjà existante depuis 1887, dont le propriétaire  était le notaire Joseph-Ena Girouard. Victime d’un incendie en 1900, l’entreprise renaît de ses cendres en 1902 et prend désormais le nom de J.A.Gosselin Ltée, avec le docteur Gill comme président et Joseph A. Gosselin comme gérant. Il y dirigea les affaires de la compagnie jusqu’à sa mort en 1919, alors qu’il fut remplacé par son frère Origène. À ses débuts en 1887, la fonderie fabriquait des machineries diverses pour moulins à scie et des engins à vapeur. Lorsque la compagnie est devenue J.A.Gosselin Ltée en 1902, elle ajouta la fabrication de machinerie et accessoires pour l’industrie laitière, secteur en plein développement. En plus de l’outillage pour les beurreries et les fromageries, elle s’occupait aussi de la réparation des machines agricoles dans la région. Administrée par M. Origène Gosselin après le décès de son fondateur, elle fusionna en 1924 avec...

Félix Lauzière et Marie-Anne Lépine sont nés à Saint-François-du-Lac, situé à l’embouchure de la rivière Saint-François sur le fleuve Saint-Laurent. Ils célébrèrent leur mariage en 1912 dans ce même village, tout comme depuis 1698 les 5 générations de la famille Lauzière. En amont de leur village natal, sur la Saint-François, une ville fondée depuis 1815 par le major-général Heriot est sur le point de prendre une expansion économique et territoriale hors du commun. Cet  emplacement se nomme Drummondville et son petit centre-ville se colle sur la rivière, au pied de ses rapides. C’est dans les années 1910 et 1920 avec la construction d’un barrage hydro-électrique et de plusieurs usines pour supporter l’effort de guerre que cette ville prendra un essor foudroyant. Qui dit usines dit travailleurs et qui dit travailleurs dit maisons. Félix, ayant adopté le métier de menuisier comme son père Joseph, décide d’emménager dans ce nouvel eldorado. C’est son père qui fabriquera les portes et les fenêtres de sa première maison, en «asbestos»  sur le chemin du golf à l’ouest de la ville. Les premiers enfants verront le jour dans les années 1915. La petite ville de Drummond prend de l’expansion et nous voyons apparaître plusieurs villages ou quartier autour du centre-ville....

Après sa fondation en 1815, Drummondville a connu des débuts difficiles. Le canton de Grantham fut officiellement constitué en 1800, mais ses premiers habitants n’occupèrent la région qu’à partir de 1815. Ceux-ci se recrutaient surtout dans les rangs de soldats démobilisés revenant au pays après le conflit anglo-américain de 1812. Une grande partie du canton fut ainsi cédée au major-général George Frederick Heriot et à ses soldats. Les débuts furent plutôt timides; de 500 qu’elle était en 1816, la population n’atteignait pas 1500 personnes au début du XXè siècle et gravitait autour de 2500 vers 1914. Un feu ravagea la majeure partie du village en juin 1826. Dix années de durs labeurs se voyaient ainsi anéanties en l’espace de quelques heures, obligeant les colons à tout rebâtir. Le nombre de familles résidentes chuta drastiquement, passant de 375 en 1889 à 210 en 1902.Certaines manufactures fermèrent leurs portes, gonflant les rangs des chômeurs et forçant ces derniers à gagner la Nouvelle-Angleterre qui leur offrait de meilleures perspectives d’emplois. De plus, deux incendies majeurs frappèrent distinctement, à une année d’intervalle, le presbytère et l’église St-Frédéric. Il fallut attendre cinq ans pour assister aux premiers travaux de reconstruction. Avec la nouvelle église renaissait l’espoir d’un avenir...

La rivière noire et le feu Au début du siècle dernier, environ 18 moulins sont alimentés par la rivière noire d’Ulverton. En 1961, un de ces moulins, le moulin à scie P.E. Giguère de Lisgar, est détruit par les flammes. Cet incendie ne laisse alors que le moulin à laine d’Ulverton aux abords de la rive, dernier témoin d’une réalité ouvrière rurale maintenant disparue. Le premier pont couvert du Ulverton Woolen Mills est construit vers 1900. Cette infrastructure est nécessaire pour accéder au site de l’entreprise. En 1954, ce pont de bois devient désuet.  En 1982, le Conseil d’administration du moulin d’Ulverton entame des démarches afin que le pont soit reconstruit et c’est en 1988 que le Député de Drummond, M. Jean-Guy St-Rock, octroie la somme de 30,000$ pour la mise en marche du projet. Grâce à la générosité des ouvriers et des citoyens d’Ulverton, la reconstruction du pont débute en octobre 1992, pour être ensuite inauguré le 16 juin 1993. Dès le lendemain, un malheur frappe; le pont est incendié par un acte criminel. Devant cette désolation, M. Fernand Roger, alors président du Moulin à laine, convoque le conseil d’administration et convainc les administrateurs de reconstruire dans les plus brefs délais...

Né à Ste-Perpétue le 9 septembre 1909, très jeune, Noël Camirand aide son père aux travaux de la ferme, étant le premier garçon d’une famille de 11 enfants. Par la suite, il travaille dans un chantier, puis devient apprenti-forgeron à Ste-Brigitte des Saults, chez son cousin M. Hormidas Camirand, et plus tard à St-Zéphirin chez Hormidas Grandmont, son futur beau-père. C’est en 1936, après ses apprentissages, que M. Camirand devient forgeron de métier. Il s’établit à La Visitation où il achète de M. Philippe Smith une maison avec boutique. Le prix de cette vente est de six cents dollars dont deux cents dollars comptant et le reste par paiements égaux. M. Camirand forgera selon les besoins de M. Smith pour un montant égal à la dette. Après quelques années, M. Smith demande à combien monte la dette. M. Camirand lui dit qu’il n’a rien pris en note et M. Smith de lui répondre la même chose. Ils se serrent la main et c’est la raison pour laquelle on ne note aucune quittance finale sur l’acte de vente. Cette maison, bâtie vers 1890 à 1900 servait d’abattoir; M. Camirand  en transforme une partie en forge et l’autre en abri à chevaux. Son travail...

Aux pins blancs géants qui ont d’abord attiré les grands entrepreneurs forestiers se sont substituées, dès 1860, d’autres essences comme le pin gris, la pruche et l’épinette.  Des chantiers sont en activité aux quatre coins de Saint-Lucien.  La coupe a lieu en saison froide de manière à profiter au maximum des avantages naturels qu’offrent la neige et la glace au transport.  Aussitôt abattus, les arbres sont ébranchés et sciés en longueur de 4 m. Dès la fonte des glaces, au printemps, on lance à l’eau des milliers de billots, familièrement appelées « pitounes », chacun frappé des initiales de la compagnie propriétaire.  Les récoltes de bois descendant la rivière Saint-François sont « repêchées » à Drummondville ou à Pierreville, alors que celles jetées dans la rivière Nicolet s’arrêtent à Michel Station (5 km à l’ouest de Bon-Conseil) où la Mitchell Church & Fee exploite une méga scierie et un chemin de fer du nom de Drummond County Ry. Les travailleurs forestiers Le recensement de 1861 du canton de Simpson révèle la présence de 63 hommes répartis en 8 chantiers exploitant le pin et l’épinette.  Plus bavard, le recensement de 1871 dénombre les résidants permanents qui tirent un revenu d’appoint de la coupe du bois.  Ainsi, sans renoncer au travail...