Drummondville, 9 septembre 1921, 8h00. Le sifflement du train se fait entendre. C’est le signal pour les hommes qui se dirigent vers la voie ferrée du Canadien National traversant la cour. La locomotive s’arrête finalement quelques minutes plus tard, grinçant sous le poids de plusieurs centaines de massifs billots de bois équarris. Les ouvriers travaillent d’arrache-pied pour décharger le tout et l’entasser, en piles, dans la cour. Ce pin, cette épinette et cette pruche deviendront ainsi le labeur de leur prochain jour, eux qui devront les scier pour en faire du bois d’œuvre, notamment des madriers et des planches. Ceux-ci seront ensuite chargés sur les prochains wagons qui les achemineront vers leur destination suivante. C’est là le quotidien de la scierie Campbell MacLaurin Lumber Co. Limited, incorporée à Montréal en 1907, et établie à Drummondville depuis 1908. Dès la fin de l’année 1907, la maison-mère de la Campbell MacLaurin annonce son intention d’ouvrir une succursale à Drummondville qui procurera, à son apogée, du travail à près de 125 hommes. À son ouverture en 1908, la compagnie occupe un vaste terrain entre le troisième rang (l’actuel boulevard Saint-Joseph), la voie ferrée de l’Intercolonial Railway (devenue celle du Canadien National à partir de...

  Au début du 20e siècle, trois théâtres tentent de s’implanter à Drummondville, soit le Bijou rue Heriot, le Rialto rue Cockburn et le Royal rue Saint-Marcel, dans le haut de la ville. L’aventure du Rialto commence bien modestement en 1915. Ephrem Archambault a converti une partie de son magasin général en salle de projection. C’est l’époque du cinéma muet. Un pianiste amateur interprète des pièces à la mode : valse, polka, fox-trot, en suivant l’allure plus ou moins rapide du film. En 1922, devant l’engouement pour les vues animées, monsieur Archambault réduit la portion occupée par son magasin au bénéfice du théâtre. Un piano automatique déroule les pièces de répertoire devant les spectateurs s’émerveillant des prouesses des cowboys sur fond de montagnes Rocheuses. En janvier 1927, les propriétaires du Rialto et du Royal forment une société du nom de Théâtre Rialto & Cie. Le Royal est converti en salle publique. L’avènement des films sonores entraîne des investissements importants, tel l’achat d’un nouveau projecteur diffusant 24 images par seconde, plutôt que 16 pour les films muets. Le théâtre est fermé le dimanche, jour du Seigneur oblige, comme partout ailleurs en province. L’entrée est de 40¢, duquel montant sont retranchés 5¢ pour la taxe sur...

  Durant les années 1920-1930, la population de Drummondville augmente de façon considérable avec l’établissement de plusieurs usines de textile dans la région. Cette augmentation provoque entre autres le développement des arts et de la culture, tel que le cinéma. Précédé par le Théâtre Rialto, le Théâtre Royal et le Théâtre Bijou, le Théâtre Drummond éclipse rapidement ses prédécesseurs pour devenir le cinéma le plus populaire en ville. La construction du Théâtre Drummond débute en 1936 selon les plans de l’architecte montréalais Raoul Gariépy. Après avoir éprouvé quelques retards dans les travaux, les propriétaires D. A. Burpee et Maurice West, de Burpee & West Entreprises, annoncent dans les journaux locaux l’ouverture tant attendue du nouveau théâtre de la rue Lindsay, prévue le 19 janvier 1937. Pour sa première soirée, des centaines de cinéphiles viennent assister à la représentation du film américain « Born to Dance » mettant en vedette Eleanor Powell. Accueillis par sa façade blanche ornée de motifs noirs et rouges rectilignes et sa marquise massive, les spectateurs entrent afin de patienter dans les deux salles d’attente du bâtiment. Derrière les grandes portes de bois se cachent une salle de projection gigantesque dotée d’un système de ventilation et de chauffage, 738 sièges confortables,...

  Au Québec, en vertu de la Loi sur la tempérance du Canada de 1885, dite Loi Scott, aucun permis de vente d’alcool au détail ne peut être émis sauf à des fins médicales ou sacramentelles. Dans le comté de Drummond, un référendum entraîne le rappel de ladite loi dès 1892. Le conseil municipal de Drummondville, sous la pression du clergé, limite cependant à quatre le nombre d’hôtels permis sur le territoire et fixe à 200$ le coût annuel d’une licence d’exploitation. De plus, il interdit la vente de spiritueux le dimanche et les jours de fête, sauf sur présentation d’un certificat signé par un médecin et contresigné par le curé de la paroisse Saint-Frédéric ou le pasteur anglican. En tout temps, les mineurs et les ivrognes reconnus sont contraints de s’abstenir. Enfin, l’heure de fermeture des bars est fixée à 23h00. Les quatre hôtels désignés par le conseil municipal s’alignent sur la rue Heriot. Le plus ancien, l’Hôtel Boisvert, aussi connu sous le nom de Drummondville Hotel, est situé du côté nord, en face de la rue Loring. Les trois autres sont construits du côté sud, soit le Grand Central, à l’intersection de la rue Cockburn, l’American House, en face de l’Église...

 Après plus de 1 800 heures de travail, la Société d’histoire de Drummond (SHD) est fière d’annoncer que le traitement du fonds d’archives de la Chambre de commerce du comté de Drummond (CCCD) est maintenant complété. Rappelons que ce projet de traitement a été rendu possible grâce au Programme pour les collectivités du patrimoine documentaire offert par Bibliothèque et Archives Canada. Ce fonds d'archives correspond à 19,41 mètres linéaires de documents textuels, 5 846 photographies, 15 cartes, 2 enregistrements sonores et 31 vidéos. En termes d’espace, cet ensemble documentaire représente près de 80 boîtes de documents qui ont été soigneusement triés, inventoriés, classés et indexés par notre équipe d’archivistes dans le but d’être accessible au grand public. Parmi les événements sur lesquels il est possible de trouver de l'information dans ce fonds d'archives, nommons entre autres l’implantation de divers commerces, la revitalisation du centre-ville et le passage de l’autoroute 55 près de Drummondville. Plusieurs documents sont aussi dignes de mention, dont les registres de procès-verbaux rédigés de 1901 à 1949, les études et les mémoires présentant les prises de position de l’organisation, les milliers de photographies illustrant divers bâtiments industriels et commerciaux construits au cours des dernières décennies, ainsi que les cartes...