26 Fév Le coup de foudre d’Ephrem
Les légendes naissent souvent d’un fait vécu, un peu hors de l’ordinaire, raconté de descendant en descendant estimé de bonne foi. La transmission orale va son chemin d’une génération à l’autre, teintant le fait d’embellie ou de drame de sorte qu’il devient impossible aujourd’hui d’en confirmer l’exactitude.Chez les Archambault, par exemple, la légende du coup de foudre de l’aïeul Ephrem perdure encore de nos jours. Elle débute alors qu’il vit le deuil de sa première femme, Marie. On est en février 1910. Pour se changer les idées, il accepte l’invitation de sa sœur Armélia qui habite aux « États » et prend le train à Acton Vale en direction de Haverhill, au Massachusetts : un trajet de 550 kilomètres qui s’étend sur la ligne du Grand Trunk jusqu’à la frontière canado-américaine, à la hauteur de Norton, et qui traverse le massif des montagnes Blanches pour laisser ses passagers à Portland, dans le Maine. De là, à bord d’un convoi du Boston & Maine Railway, Ephrem rejoint enfin Haverhill, sa destination finale.Afin d’agrémenter le séjour d’Ephrem, Armélia et son mari Télesphore Larivière invitent une de leurs couturières, Alvinia Houle, veuve de son état, à venir jouer aux cartes à la maison....