Aujourd’hui occupé par l’entreprise Micro Bird de Girardin, le petit bâtiment du bout de la rue St-Henri, à Drummondville, a une histoire qui relate une vocation bien différente de ses activités actuelles. En effet, une petite papeterie du nom de Papiers Marlboro y sera en opération durant plus de 54 ans, avant de fermer définitivement ses portes en février 2014. C’est dans un contexte économique plutôt difficile que l’entreprise verra le jour. Un ralentissement important des activités industrielles pousse la Ville à ériger un nouveau parc industriel afin de favoriser la création de plusieurs nouveaux emplois. Le Comité industriel, composé de représentants de la ville (200 citoyens), de la Chambre de Commerce et de la Ligue des Propriétaires, crée alors un fond monétaire d’environ 300 000$ destiné à faciliter le développement et la construction de nouvelles usines. C’est la Marlboro Manufacturing Limitée, une compagnie spécialisée dans la production de papier en tous genres, qui sera l’une des premières à bénéficier de ce vaste programme économique. La Marlboro s’établit donc sur la rue Saint-Henri en 1959. Propriété d’investisseurs américains et suisses, la compagnie connaît des débuts plutôt modestes et doit faire face à plusieurs écueils. En plus de dommages matériels affectant la structure du...

Que ce soit dans le domaine sportif, politique ou commercial, de nombreuses rivalités ont façonné l’histoire du Québec. Que l’on pense aux Canadiens de Montréal et aux Nordiques de Québec, aux débats politiques entre les Rouges et les Bleus ou aux brasseries Labatt et Molson, tous ont, à différents degrés, soulevé les passions des Québécois. L’industrie des boissons gazeuses ne fait pas exception. À Drummondville, l’homme d’affaires Georges Plamondon compétitionnera ferme pour se tailler une place de choix dans le marché polarisé des liqueurs douces incarné par Coca-Cola et Pepsi. En 1926, Georges Plamondon, originaire de Pierreville, s’installe avec sa famille à Drummondville sur la rive nord de la rivière Saint-François. Il y fonde sa compagnie d’embouteillage de liqueurs douces Les Sources du Château. À ce moment, M. Plamondon dispose uniquement d’un petit local, d’un cheval et d’une voiture. En 1928, il s’associe à la compagnie Coca-Cola et en devient le distributeur officiel dans la région. Deux ans plus tard, il s’établit sur le Chemin du Golf (au coin actuel de la rue Plamondon et du Chemin du Golf) où il fait ériger une toute nouvelle usine. Georges Plamondon Limitée s’impose comme le seul embouteilleur de la région jusqu’en 1937, année où...

En cette soirée du 4 mars 1937, une ambiance survoltée règne à travers la foule de spectateurs qui s’entasse devant les portes du tout nouveau Théâtre Capitol, rue Lindsay. En attendant d’y entrer, les amateurs de théâtre s’ébahissent devant la façade teintée de noir, de rouge, de blanc et ornée d’une superbe marquise en chrome. Franchissant l’un derrière l’autre les portes du théâtre, les spectateurs profitent du joli coup d’œil qu’offre l’intérieur du cinéma en plus de profiter de l’atmosphère confortable que procure le système d’air conditionné. Une fois dans la salle, chacun expérimente le confort de l’un des 900 sièges moelleusement rembourrés et recouverts d’un tissu rouge brillant. Après quelques minutes, les lumières s’éteignent et les rideaux s’ouvrent, faisant ainsi place à l’équipement audiovisuel des plus moderne. Le bavardage dans l’assistance s’estompe, ce qui annonce le début de la projection du film Michel Strogoff. Ce classique du cinéma français est une adaptation du roman du même titre écrit par Jules Verne en 1876. La production met en vedette l’acteur populaire Adolf Wolhbrück dans le rôle de Michel Strogoff. Bien que l’on situe généralement les débuts du cinéma « parlant » avec la sortie du film The Jazz Singer en 1927, il...

Drummondville, mars 1963. Comme tous les matins, André se rend au travail. Il franchit les portes de l’usine du 452 rue Heriot et croise, à l’entrée, toutes les pièces nécessaires à la fabrication des réfrigérateurs exposées sur un grand panneau mural. Lui et 27 autres employés se rendent à leur poste et débutent leur quart de travail à la Foster Refrigerator de Drummondville. C’est en 1959 que George Haggerty, René Lapierre et Lew Groom, membres du Comité de promotion industriel de la ville, entament des négociations afin d’attirer la compagnie américaine dans la région. Ces derniers vantent les réalités géographiques, ainsi que la bonne coopération du Conseil municipal de la ville. Les investisseurs américains y voient alors une occasion intéressante et choisissent de s’établir, en juillet 1961, dans l’édifice de 12 000 pieds carrés qui accueillait a autrefois logé la Corona Velvets, l’École d’Arts et Métiers, puis la Sylvania Electric. Rapidement, les locaux de la rue Heriot deviennent insuffisants pour l’entreprise qui dessert plusieurs pays comme le Ghana, l’Angleterre et le Canada. Dès juillet 1963, le nombre grandissant de commandes oblige la compagnie à tripler sa production. Elle décide alors d’aller de l’avant dans la construction d’une nouvelle usine située sur la rue...

Lorsqu’il est question de baseball à Drummondville, l’équipe des Cubs de 1949 nous vient rapidement à l’esprit. Menée par les Sal Maglie, Vic Power et le drummondvillois Fred Bourbeau, les Cubs couronnent une saison remplie de succès et remportent le championnat de la Ligue Provincial en neuf parties face aux Black Sox de Farnham. Disputant à l’époque leurs parties sur le terrain de l’ancienne piste de course (actuellement occupé par le Centrexpo Cogeco), l’équipe inaugure son nouveau domicile sur le terrain du Centre civique le 15 juillet 1950. C’est devant une foule en liesse de plus de 4000 spectateurs que la première balle est lancée par le maire Antoine Biron. L’équipe locale célèbre d’ailleurs ce moment avec une victoire décisive de 5-0 face aux Pirates de Farnham. Les Cubs poursuivront leurs activités dans la Ligue Provinciale jusqu’en 1952, laissant place par la suite à une succession d’équipes œuvrant dans les différentes ligues québécoises qui fouleront le terrain municipal. On peut penser aux équipes des Athlétiques, des Royaux et du Royal de Drummondville. C’est suite à un référendum populaire que la ville se prononce en faveur de la construction d’un nouveau stade de baseball sur le terrain du Centre civique. Le projet, évalué...

Depuis la fin de son deuxième mandat à la mairie de Drummondville, en 1912, Napoléon Garceau est loin de s’être effacé du paysage politique de la ville. Il est à la tête de la Chambre de Commerce du comté de Drummond depuis 17 ans, en plus d’être président de la Commission scolaire depuis 1904. De plus, ce dernier est élu, puis assermenté le 14 septembre 1916, comme échevin du Quartier Est de Drummondville et effectue donc un retour au conseil municipal, où il restera jusqu’en janvier 1918. Garceau délaisse-t-il alors son siège de conseiller pour tenter de renouer avec la mairie de la ville? C’est plausible puisqu’il s’oppose à J.O. Montplaisir quelques jours plus tard, lors des élections du 1er février 1918. Il devra cependant s’avouer vaincu par 54 voix. Ce n’est toutefois que partie remise, car le 20 janvier 1920, Garceau est élu maire par acclamation et remplace ainsi celui qui l’avait battu deux ans auparavant. Désormais âgé de 51 ans, Napoléon Garceau est alors à la tête d’une ville en plein développement. La relance économique qui suit la Première Guerre mondiale permet aux villes comme Drummondville d’être une cible de choix pour les industriels de partout qui désirent construire...

Réélu au poste de maire le 6 février 1909, Napoléon Garceau entame un deuxième mandat comme premier magistrat de la ville de Drummondville. Pour l’administration Garceau, l’année 1909 sera marquée par de nombreux débats entourant les réparations à effectuer au barrage, aux pompes et au système de canalisation des égouts, l’octroi des fonds pour améliorer la route entre Drummondville et St-Cyrille et la location du terrain de la Fabrique pour l’aménagement d’un parc public (l’actuel parc St-Frédéric). Le retour de Garceau au poste de maire coïncide avec le début d’un procès visant à faire invalider l’élection de Joseph Laferté du 8 juin 1908. Le demandeur est Joseph Couture, mécanicien, et l’avocat de la poursuite est Garceau lui-même. La principale récrimination invoquée est que certains comités libéraux auraient distribué des boissons alcoolisées durant la campagne électorale. La cause sera finalement portée devant la Cour de Révision du Québec qui confirmera, en janvier 1910, l’annulation de l’élection. De nouvelles élections partielles sont donc fixées au 5 mars de la même année et Garceau s’empresse de déposer sa candidature pour le parti nationaliste. Après une campagne mouvementée et des assemblées aux quatre coins du comté, son adversaire, le ministre provincial Jules Allard remporte la...

Illustre personnage de la région, Napoléon Garceau a joué un rôle considérable sur la scène politique drummondvilloise de la première moitié du 20e siècle. Avocat et journaliste, Garceau s’établit à Drummondville le 2 septembre 1900 et amène avec lui un bagage politique déjà très intéressant. Il a en effet l’expérience de la campagne électorale du 11 mai 1897 durant laquelle il s’était présenté comme candidat libéral provincial dans le comté de Saint-Maurice, avant de se désister à la dernière minute et concéder la victoire à Nérée Duplessis, le père d’un certain Maurice Duplessis. Ainsi, dès son arrivée à Drummondville, Napoléon Garceau tente graduellement de faire son entrée dans le monde politique de la région. L’hebdomadaire La Justice, qu’il lance en 1901, sera une courroie de transmission qui lui permettra de faire valoir ses opinions. La même année, il se présente aux élections provinciales partielles dans le comté de Drummond, mais perd par 831 voix de majorité aux mains de Joseph Laferté. À l’été 1904, Garceau est élu commissaire, puis président de la Commission des écoles de Drummond. Il déloge par la même occasion le curé Frédéric Tétreau, élu à ce poste l’année précédente. Il occupera cette fonction,  hormis une interruption de...