Un des premiers meurtres dans la région aurait été commis à Wickham en 1852 par un certain William Brainard, relieur de son métier. Il tua sa mère à coups de revolver et tenta d’assassiner son frère. Le motif de son geste : il accusait sa mère d’avoir falsifier le testament de son père. Un huissier fut envoyé à Drummondville pour l’appréhender. Mais le huissier s’arrêta si souvent en chemin et but tant de vin que le meurtrier prit le large et s’enfuit au États-Unis. Pour une raison mystérieuse, Brainard revint à Wickham près de huit ans plus tard, en janvier 1860. Reconnu par un voisin, il s’enfuit, mais il fut repéré et arrêté à Lennoxville. Le procès eut lieu à Trois-Rivières et aboutit à la condamnation à mort. Brainard fut pendu le 26 octobre 1860 en blasphémant. Au moment de l’exécution, un violent orage éclata, phénomène rare en cette saison, et aussi terrible à Wickham qu’à Trois-Rivières. Les gens furent très effrayés devant ce qu’ils considérèrent comme un signe de la justice et de la colère divine. Le corps du meurtrier fut enterré dans le champ d’un de ses frères dans le canton de Shipton. Jean Thibault...

Né à Saint-Eugène le 23 mai 1911, Lucien dit « Lou » Brouillard déménage à l’âge de trois ans avec sa famille à Danielson au Connecticut. Il débute sa carrière amateur à Worchester au Massachusetts, à l’âge de 16 ans et devient professionnel quatre ans plus tard. Le 23 octobre 1931, à 20 ans, il remporte son premier championnat chez les mi-moyens en disposant de Jack Thompson aux points. Il perdra ce titre en janvier 1932 en étant vaincu par Jackie Fields à Chicago. Mais l’impétueux Brouillard se relève les manches et l’emporte par décision contre Jimmy McLarnin. Son passage à la catégorie des moyens en 1933 lui procure un succès instantané, alors qu’il remporte le championnat en défaisant Ben Jeby par knock-out. Malgré sa réputation de grand cogneur, Brouillard encaisse un revers décisif à Boston contre le vétéran Vince Dundee, aux points. Malheureusement pour lui, ce fils de Saint-Eugène ne parvint jamais à reconquérir son titre, en deux essais consécutifs contre le champion Marcel Thil à Paris en 1936-37. Disqualifié à chaque fois pour un jeu qualifié de déloyal, il est finalement banni pour un an par l’International Boxing Union. Quant à son gérant, il est tout simplement suspendu à...

Le journal La Parole naît à Drummondville en 1926 en pleine période de prospérité favorisée par l’établissement la même année de la Canadian Celanese. Contrairement à l’opinion populaire, c’est le journaliste Camille Duguay et non son pourvoyeur de fonds Édouard Fortin, qui est à l’origine de la fondation du journal au printemps 1926. Originaire de la Baie-du-Febvre, Camille Duguay, un excellent chanteur baryton, entre au service du journal Le Canadien de Thetford Mines en 1918, avant de s’établir à Drummondville. Il s’associe alors à l’imprimeur Fortin de Beauceville où le journal est imprimé jusqu’en mars 1927. Dès sa fondation, le journal est placé sous la supervision d’Édouard Fortin, président, puis de Placide Rioux, directeur-gérant, qui a été « parachuté » de La Tribune en septembre 1926. Pour 25 $ par semaine, Camille Duguay y fait pratiquement tout (du moins jusqu’à l’arrivée de Rioux), de la direction du journal à la rédaction des articles, en passant par la comptabilité, la vente et la sollicitation des annonceurs...

Les édiles municipaux n’ont pas toujours été sensibles au patrimoine. En 1979, la vieille gare du Canadien Pacifique (la deuxième du nom) est menacée de démolition par le projet de prolongement de la rue Saint-Damase. Un groupe de 22 étudiants se porte alors à la défense de la gare. Invoquant le coût trop élevé (de 250 000 à 500 000 $) du déménagement et de la relocalisation, la ville tente de damer le pion au ministère des Affaires culturelles qui envisage de classer la gare comme monument historique, à la demande de la Société d’histoire. 1000 citoyens signent donc une pétition afin d’éviter une démolition en catastrophe, en prétextant que la gare du CP, malgré son jeune âge, forme « un jalon important dans l’évolution de l’architecture ferroviaire. » Un citoyen, M. Réal Ally, propose même de se porter acquéreur du bâtiment, à un coût inférieur à sa démolition. Après s’être vue confier le dossier le 23 août, la Commission des biens culturels tient des audiences publiques le 30 octobre. Sept organismes ou individus y déposent un mémoire. Liant le prolongement de la rue Saint-Damase à la démolition de la gare, la municipalité exprime une fin de non recevoir. Affirmant qu’...

Georges-Etienne Nephtalie Pepin était le cinquième des 13 enfants de Marie-Ovide Laverdure et du charretier Louis-Victor Pepin qui habitent le village d’Hochelaga (Montréal) au début des années 1880. C’est d’ailleurs à Hochelaga que Nephtalie apprend son métier de voiturier. Dès son mariage avec Orise Rabouin, en 1882, il ouvre sa propre fabrique de voitures à chevaux à Drummondville où les Forges McDougall favorisent un boum économique sans précédent. Sous la raison sociale G.E.N. PEPIN MANUFACTURIER DE VOITURES & REPARATIONS, l’entreprise s’installe d’abord sur la rue Loring, puis déménage sur la rue Cockburn (côté sud), dans un édifice en bois sur deux niveaux, la menuiserie occupant le rez-de-chaussée et l’atelier de peinture l’étage supérieur. En plus de commandes spécifiques, telle la voiture à échelle des pompiers de Drummondville, en 1912, on y fabrique annuellement de 150 à 200 traîneaux et voitures fines, ces dernières munies des réputés ressorts Pepin. Vingt-cinq hommes en moyenne y trouvent du travail. À la fin des années 1920, le moteur à essence ayant définitivement remplacé la traction hippomobile, Nephtalie doit se résoudre à fermer sa manufacture. Son ascension dans le milieu des affaires de Drummondville aura été constante. En 1889, il est élu représentant du quartier sud du...