Le développement du quartier Sainte-Thérèse s’inscrit dans deux périodes distinctes : d’abord, l’époque du moulin à scie Vassal-Mercure, puis l’ère des grandes usines de textile qui s’implantent à la limite occidentale. Dès 1880, un village prend forme alors que débutent les activités d’une scierie située dans l’actuel parc Sainte-Thérèse.  Pendant 40 ans, des estacades retiennent les billots emportés par le courant jusqu’au pied du moulin.  Les meilleures pièces de bois sont sciées en planches qui transitent vers les marchés extérieurs grâce à une voie d’évitement du Canadian Pacific qui emprunte un tracé parallèle à l’actuelle rue Celanese.  La population est alors assez nombreuse pour justifier l’ouverture d’un bureau de poste qui porte le nom du patron Henri Vassal, et d’une école pouvant accueillir une soixante d’élèves, laquelle est détruite par le feu en 1931. À compter de 1920, la croissance du quartier Sainte-Thérèse sera étroitement liée à l’essor de deux entreprises manufacturières, soit la Jenkes Canadian Co et la Canadian Celanese.  En moins de deux décennies, la moitié de la population protestante du grand Drummondville ainsi que plusieurs catholiques anglais y auront élu domicile.  C’est d’ailleurs l’église Sainte-Thérèse qui dessert la population catholique de langue anglaise de toute la ville, lui réservant une...

Au début du XIXe siècle, les autorités coloniales concèdent à 17 familles abénaquises pas moins de 10 000 arpents dans le canton de Durham aux conditions de s’y établir, de les cultiver et de ne jamais pouvoir les vendre ou louer.  Deux villages naissent de cette concession, dont le plus important est situé à L’Avenir, à l’intersection du 2e Rang et de la route Boisvert.  Il y a près de chaque maison un petit potager surtout consacré à la culture du maïs.  Peu attirés par l’agriculture, les Abénaquis déclinent rapidement.  Le recensement de 1831 indique la présence de 49 fermiers et chasseurs Abénaquis dans le canton de Durham, alors que celui de 1851 en dénombre 26 seulement. Quelques citoyens de L’Avenir ont signalé la présence, au début du XXe siècle, de deux Métisses dénommées Catherine et Mary-Ann Lawless.  Leur père, John Lawless, était d’origine irlandaise, alors que leur mère, Ann, dont on ne connaît que le prénom, était inscrite à titre d’indienne au recensement de 1871.  Pour assurer leur subsistance, Catherine et Mary-Ann concoctaient des médicaments à partir d’herbe et d’écorce, et fabriquaient des paniers de foin d’odeur et d’autres, plus forts, avec des éclats de frêne. Si la plupart des Abénaquis émigrent...

Une semaine avant la date prévue de son exécution, Barbina réussit à s’échapper de sa prison, mais fut rattrapé. Il allait toutefois obtenir un sursis par Maître Talbot, qui avait entamé des procédures judiciaires afin que l’on demande la tenue d’un nouveau procès, pour la première fois au Bas-Canada dans le cas d’un procès criminel. Le procès ayant été fortement médiatisé, notamment par l’entremise du journal Le Défricheur édité par Jean-Baptiste-Éric Dorion qui publia un compte-rendu du procès basé sur les notes de l’avocat Hemming, attira l’attention du grand public autant que des cercles judiciaires. Cette affaire allait ramener sur le tapis la question de la peine de mort, déjà dans l’air avec l’exécution du couple Aylward en Ontario en décembre 1862, présumé innocent du crime qui leur fut imputé et qui causa un grand tord au gouvernement. Peu de temps après le procès, le député Langevin proposa un bill qui interdisant les exécutions capitales en public; il préconisait que ceux-ci soient effectués entre les quatre murs d’une prison, avec comme seuls témoins les employés de la prison. Le verdict de culpabilité ne passa pas inaperçu lorsque huit des douze jurys, tous canadiens français, firent circuler une pétition demandant au gouverneur général que sa...

En réaction à l’exode rural et l’essor de l’industrialisation au début du 20e siècle, le pouvoir politique soutenant le pouvoir religieux se tourne vers la femme pour développer une nouvelle politique de conservation des valeurs traditionnelles et maintenir l’ordre social. En lui offrant une formation selon les stéréotypes sexuels de l’époque et en vertu de la foi chrétienne, on vise à en faire une femme idéale, que l’on qualifie à l’époque de femme « dépareillé », c’est-à-dire, une femme sans pareilles, féminine, qui sait tenir maison, soumise à son mari, pieuse, cultivée, habile et intéressée à tout ce qui touche au foyer et à l’agriculture, généreuse de son temps et dévouée. C’est dans ce contexte de valorisation de la femme au foyer, tel que la doctrine catholique le prescrit, que s’introduit l’enseignement ménager au Québec. La première école ménagère est apparue à Roberval en 1882, mais c’est celle de St-Pascal de Kamouraska qui sert de modèle aux communautés religieuses qui vont alors intégrer le programme partout en province à partir de 1911. À Drummondville, ce sont les Sœurs de la Présentation de Marie qui initient le mouvement en 1912 à leur pensionnat. Le programme d’enseignement est davantage axé sur la technique et la pratique...

La ville de Drummondville a déjà donné son nom à un navire, de même que l’ancienne municipalité de Saint-Joseph, annexée en 1955 qui s’étendait principalement entre Saint-Joseph, la 6e avenue, Du Moulin et Marchand. En septembre 1939, le Canada ne possédait qu’une dizaine de navires lorsqu’il suivi la Grande-Bretagne dans le second conflit mondial. Pour palier à cette carence défensive, le gouvernement s’empressa de construire nombres de navires à travers les chantiers du pays. Comme il était d’usage, les navires étaient parrainés par leur ville éponyme qui se devait de subvenir aux besoins de l’équipage en livrant des commodités prisées par les marins, surtout à bord de ces petites corvettes inconfortables comme le St.Joseph. Le 24 septembre 1943, La Parole rapporte que le ministre de la défense nationale proposa à la municipalité Saint-Joseph de nommer un navire en leur honneur. Toutefois, un écueil se dressait sur la route. L’inscription de « Saint-Joseph-de-Grantham » était trop longue au goût du ministre, qui enjoint la municipalité à choisir entre Saint-Joseph et Grantham. Promptement, le 12 octobre suivant, le conseil municipal adopta unanimement une résolution changeant le nom de la municipalité de Saint-Joseph-de-Grantham pour celui de Ville Saint-Joseph. Selon la commission de toponymie du Québec, […] Le navire...

Les agriculteurs ont traditionnellement ressenti le besoin d’un marché public pour écouler leurs produits. Déjà, dans les premiers temps du village de Drummondville, un édifice nommé « Town Hall » (la salle de la Société d’Agriculture), sert notamment à cette fin. Il s’agit d’un bâtiment d’une certaine importance, car, selon le rôle d’évaluation de 1864, sa valeur est estimée au double de celle de l’église Saint-Frédéric, soit 200$. Devenu vétuste, on le remplace en 1890 par un édifice devant servir à la fois d’Hôtel de Ville, de poste d’incendie et de marché public, dont les plans sont dressés par Francis Gauthier. Bâti près de l’église sur le site actuel du stationnement paroissial, entre les rues Brock et Lindsay, il comporte des dimensions de 100 pieds par 40. Curiosité à noter, le clerc du marché mentionne dans son rapport, que les recettes de l’année se sont élevées à l’impressionnante somme de 21$...

Souvent appelé club des « raquetteurs », le club Les Pieds Légers est fondé le 2 novembre 1920 par un groupe de sportifs drummondvillois, dont le propriétaire grec du restaurant Taft, Peter Halikas, le fondateur du club Aramis. Ce dernier est un bon exemple d’intégration interculturelle réussie : il a même francisé son prénom de Peter et épousé une francophone du nom d’Irène Provencher. Même si leurs activités tournent principalement autour de la raquette, les Pieds Légers ont grandement contribué à l’organisation des sports et des loisirs à Drummondville au début du siècle. On leur doit notamment l’aménagement d’une glissoire près  de la vieille patinoire de la rue du Pont et de la pente de ski où le club possède un chalet (le club achète des toboggans qu’il prête gratuitement aux enfants). Les Pieds Légers parrainent plusieurs activités. C’est ainsi qu’en 1939, diverses courses de raquettes sont organisées. Galanterie oblige (ou sexisme, c’est selon), les femmes ne sont tenues de parcourir que 200 verges… contre 2 ½ milles pour les hommes ! À chaque dimanche, on tient aussi des soupers de fèves au lard et des « veillées du bon vieux temps » lors de la Sainte-Catherine. Certains membres téméraires du club poussent même la hardiesse jusqu’à...

Au début du 20e siècle, la prédominance du textile, une industrie réputée pour ses bas salaires, a longtemps placé Drummondville dans une situation de précarité. Une compagnie comme la Southern Canada Power, qui multiplie les aménagements hydro-électriques dans la région de 1913 à 1928, et qui dispose d’un véritable monopole sur l’approvisionnement en énergie de Yamaska à Sherbrooke, a grandement contribué à ce type d’économie basée sur la présence d’un seul secteur d’activité. Prenant l’initiative de la venue de nouvelles entreprises, elle rejette les usines à forte consommation énergétique, comme les pâtes et papiers, la métallurgie ou l’électrochimie, pour favoriser les industries légères comme le cuir et le textile. À Drummondville, la construction par la compagnie de ses nouveaux barrages des chutes Lord et Hemming de 1915 à 1924, est le catalyseur du développement industriel. Sous son impulsion, vont successivement s’installer à Drummondville : la Butterfly Hosiery en 1919 (bas de soie), la Jenckes Canadian Tire Fabrics Company en 1920 (devenue la Drummondville Cotton en 1928), la Dominion Silk Dyeing & Finishing en 1923 (imprimerie de la soie), la Louis Roessel en 1924, et la Canadian Celanese en 1926. C’est à partir des années 1930 que Drummondville amorce sa diversification industrielle. C’est...

Dans la région comme partout ailleurs dans le monde, les manchettes des journaux font de fréquentes mentions du passage d’objets volants non identifiés (OVNI), plus communément appelés « soucoupes volantes. » Ainsi, le 18 juin 1952, un témoin au nom prédestiné, Ernest L’Étoile, du 55 de la rue Saint-Georges à Drummondville, dit avoir vu un « corps étrange » volant au-dessus de la ville. Son témoignage est corroboré par trois autres témoins. M. L’Étoile est assis paisiblement sur sa galerie, lorsque son jeune fils de sept ans, Gaétan, lui fait remarquer « que la lune marchait. » Jetant un coup d’œil au firmament, et s’apercevant que le ciel est couvert, il en déduit qu’il ne peut s’agir de la lune. Il observe alors, à une hauteur d’environ 300 pieds, un corps circulaire de 10 à 12 pouces de diamètre (compte tenu de la distance) se déplaçant horizontalement d’ouest en est, à une vitesse d’environ 30 à 40 milles à l’heure. Ressemblant à une roue entourée de courtes flammèches, l’objet, qui serait rattaché à une masse plus sombre, disparaît bientôt dans les ténèbres… En novembre de la même année, un autre drummondvillois, qui revient du « théâtre » vers 22 heures, signale une grosse boule de feu verdâtre munie d’une...