04 Mai Le pin blanc, jadis Roi de la forêt de Saint-Lucien
Au début du XIXe siècle, seules quelques familles d’origines allemande et britannique s’étaient implantées en bordure des rivières Saint-François et Nicolet. L’arrière pays de Saint-Lucien, presqu’entièrement couvert de sables acides et à drainage déficient, n’offrait qu’une très faible valeur agricole. D’autant plus que pour assécher leurs terres, les colons devaient creuser, à la petite pelle, des fossés de la hauteur d’un homme et larges de trois mètres au fond. Toutefois, la présence nombreuse de pins blancs avait été remarquée par de gros entrepreneurs forestiers, tels Valentine Cooke (Drummondville), G. W. Ross (Saint-Nicholas) et L.-A. Sénécal (Pierreville). Le pin blanc d’Amérique (Pinus Strobus) était reconnu pour sa longévité, sa résistance à la pourriture et sa capacité à retenir sa forme sans gauchir, même sous les variations atmosphériques. C’est pourquoi la couronne britannique se réservait les meilleurs arbres de ses colonies pour la construction des vaisseaux de la Marine royale. Dans le secteur N-W de Saint-Lucien, les loams sableux déposés par la mer de Champlain avaient favorisé la croissance de pins blancs de taille exceptionnelle et qui, de surcroît, fournissaient des billots bien droits et sans défaut apparent. Abattus durant l’hiver, les pins étaient aussitôt équarris et transportés sur les berges des rivières Saint-François